Er Sharang Avrad Hasendr

Algard avait dévalé les marches et courait maintenant à toute vitesse en direction de la porte principale. L'ayant franchis, sans prendre le temps de dire mot aux gardes, vira à gauche et entreprit de contourner le château. Les lumières de la villes étaient éteinte et les souvenirs des anciennes escapades de son temps d'assassin lui revinrent. Mais il était là ce soir pour toute autre chose...

Arrivé à l'opposé de la porte principale, il vit une faille horizontal dans la pierre. Il se remémora la formule ouvrant le... le quoi en fait? Il ne savait pas, mais murmura au moins ces paroles:

"Er Sharang Avrad Hasendr"

La faille s'ouvrit lentement, dans un bruit sourd, donnant l'illusion que le trou aspirait la matière. Enfin, une sorte d'ouverture se forma, on remarquait presque à l'oeil nu que la magie qui habite l'endroit où elle mène est très forte, l'air y était trouble. Algard jeta un coup d'oeil aux alentours, comme pour s'assurer que personne ne le voyait, et entra dans les ténèbres...

Il ne vit d'abord rien. Puis l'espace se précisa et un couloir se découvrit aux yeux de l'humain. Il menait à de nombreuses pièces, et semblait sans fin. A peine ait-il put faire un mètre pour pouvoir découvrir les deux premières pièces qu'une silhouette ombrée se forma devant lui. Algard vit alors les ténèbres l'envahir, et se sentit angoissé, il avait l'impression qu'on faisait surgir le noir qui est en lui et qu'on en tapissait les parois. Il dit alors, en pensant que c'était la seule chose à faire.

"Je viens pour voir Viviane Elendar, fille d'Asyane Elendar."

Alors tout redevint normal. L'ombre se transforma en grand homme au visage princier dont l'ombre des pommettes faisait ressortir la beauté de son visage éclairé par les flammes des torches.

-Suivez-moi, dit-il simplement.

Il avança à grands pas et Algard alla à sa suite, jetant un coup d'oeil aux pièces s'offrant à sa vue. Il pouvait distinguer entra-autre une salle de combat, une salle de méditation, une sorte d'auberge où quatre personnes discutaient bruyamment. Lorsqu'ils virent l'homme marchant au côté d'Algard, ils le saluèrent.

-Bonjour, Handar.

Il les saluèrent d'un simple hochement de tête, puis continua.

Eloca avait vu et entendu.

*Viviane Elendar? Algard aurait-il encore une soeur en vie?*

La jalousie s'était évanouie. Mais la curiosité était plus grande que jamais. Elle continua à les suivre, se dissimulant, collée contre la paroi de la roche. Que faisait donc Algard là?

Algard ne se souciait pas d'autres présence que la sienne du dénommé Handar. Ils continuèrent d'avancer dans le long couloir, Algard remarquant au passage une salle de tir à l'arc, une nouvelle salle de méditation, des bains, une pièce étrange, sombre avec des reflets de différentes couleurs, un jardin etc... L'endroit semblait calme, et le flou que la magie générait dans l'atmosphère le rendait irréel. Ils continuèrent d'avancer...

Alors qu'Algard se demandait si le couloir finissait au bout d'un moment, Handar s'arrêta, et Algard, surpris, faillit lui rentrer dedans. Il tourna la tête en direction du point que fixait Handar. Une porte fermée, à sa gauche, luisant légèrement, sûrement uen protection magique. Handar se tourna vers lui et dit.

- Il vous faudra patienter un instant, Viviane est occupée.

Et il disparut, rendant l'air encore plus brouillé à l'endroit où il était quelques secondes auparavant. Surprit pas tant de froideur (ce qui ne le gênerait aucunement, si seulement le terme était appliqué au sens propre...) et se mit donc à attendre...

L'homme qui avait accompagné Algard jusque là avait disparu! Eloca était sidérée.
Allait-elle être découverte par le jeune homme, à présent, qu'il n'était plus occupé à marcher et regarder devant lui?
Une porte s'offrit à elle à sa gauche. Elle entra dans la pièce, croyant pouvoir y trouver refuge.

Un homme était assis à un bureau, et écrivait quelque chose. Il leva la tête, pour voir qui venait l'interrompre, et fut surpris de la voir. Il mis un peu de temps à réactioner.

Qui êtes vous? Sortez d'ici tout de suite! Que faisez vous là?
Euh...

L'homme se leva, furieux.

Vous êtes une espionne? Pour qui travaillez vous?
Non, non! Je n'en suis pas une... Désolée, je me suis trompée de porte...
Je ne vous connais pas. Et je suis censé connaître tous les gens pénétrant dans ce lieu. DEHORS!

La porte s'ouvrit d'elle-même. L'homme prit l'elfe par le bras et l'emmena en dehors de la pièce. Ensuite, il interpella une femme qui passait par là.

*Ba bravo, je vais être découverte... Moi, qui me vante d'être agile et silencieuse...*

La femme arriva à leurs côtés et dévisagea la princesse.
L'homme lui dit violemment:

Enfermez là! Elle a pénétrer ici je ne sais comment, c'est sûrement une espionne. Il ne faut pas la laisser partir. Occupez vous d'elle, je suis trop occupé pour le faire.

Sans laisser le temps à la femme de répondre, il rentra dans son bureau et claqua la porte.

Qui êtes vous?

*Ba dis donc, ils sont pas très cultes ces gens... Ils savent même pas quelle tête a la princesse des elfes...*

Pendant ce temps, Viviane était sortie de la pièce, apparemment fâtiguée. Quand elle vit Algard, son visage s'illumina.

- Bonjour, petit frère. Tu es en retard, comment vas-tu?

- Je vais bien. J'ai pû récupérer depuis l'autre nuit aux souterrains. Mais dis-moi, ce repère, où est il situé? Et le couloir s'arrête-t-il?...

Viviane interrompu les questions qui se pressaient à sa bouche et dit d'une voix calme, lasse de la soirée qu'elle avait vécue.

- Allons nous asseoir, s'il te plait.

Elle passa devant lui, un courant froid se dégageant au passage et lui fit signe de la suivre. Ils avancèrent dans le long couloir jusqu'à une pièce, l'espèce d'auberge qu'Algard avait aperçu auparavant. Personne n'y était plus à présent. Viviane fit venir une bouteille et des verres, soutenus par la glace lévitant. Algard se disait, même en voyant ce mouvement simple et facilement éxécutable, que Viviane aurait encore beaucoup à lui apprendre en matière de magie. Ils s'assirent à une table et burentun peu. Lorsque Viviane posa son verre, elle déclara:

- Ce repaire a été instauré à une dimension parallèle, mais néanmoins de ce monde. Nous somme dans un espace infini aménagé par nos maîtres mages, mais cet endroit est infiniment plus petit par rapport au dehors.

Algard avait visiblement de la peine à comprendre, Viviane lui dit alors.

- Ne t'inquiète pas. Les dimensions magiques sont des domaines très avancés en matière de magie, uniquement utilisables par les mages maîtres, permettant à la téléportation, le pouvoir de faire disparaître un objet, d'entasser un trésor à un endroit impossible d'accès, puisqu'infini. Les mages maîtres, lors de l'ouverture de passages interdimensionnels leur donnent des noms, des sortes de raccourcis. Car, vu que les mondes parrallèles sont infinis, tout le monde pourrait s'y perdre. " Er Sharang Avrad Hasendr " en est un exemple. Nous sommes en réalité à l'entrée du repaire, ou que nous soyons, mais tout le repaire se trouve devant le portail du monde parrallèle. Il existe divers mondes parallèles, le plus utilisé étant l'infiniment petit, celui dans lequel nous sommes. Certains mages parlent du monde de la magie absolue, ou tout n'est que magie. Mais aucun n'a osé s'y aventuer. Certes on pourrait penser que notre amgie y devient infiniment puissant. Mais la magie est mystérieuse, qui sait ce qui pourrait nous y arriver? Que la magie absorbe tout ce qui est magique en nous, avalant notre énergie vitale? Que la puissance magique que nous recevrons nous détruise? Rien n'est certains, et les mages réfléchissent toujours à la question. Il y a aussi le monde imparfait. Tout y est instable, rien n'y est logique. Un roi peut y être mendiant, un erkeh humain ou un nain géant. La magie peut y avoir des effets totalement différents, qui la rendent dangereux. Ce monde est aussi mystérieux pour les mages maîtres. Il existe beaucoup de monde parallèles, mais pour l'instant, seul l'infiniment petit est entièrement connu et utilisé.

Elle regarda son frère. Ses yeux brillaient, elle l'avait captivé. Il s'attendit à ce qu'elle continue.

Pendant ce temps, Viviane continuait de lui parler des mystérieux éléments obscures de la magie.

- ...Les mondes parallèles magiques peuvent être appelés et introduit pendant un délai temporaire ou permanent par les mages maitres. Ils amènent une partie du monde magique qui va se présenter tel ou portail magique. D'un côté, il y a le monde normal, mais une fois le portail franchis, l'autre monde se découvre à nos yeux. Mais appeler un portail nécessite une grande puissance. C'est pourquoi, les portail sont généralement très fin, car le mage maitre en appelle tout juste pour pouvoir passer, et en même temps ne pas se fâtiguer trop. Ces règles s'appliquent dans les autres monde, en théorie. Mais nul ne sait ce qu'il adviendrait si l'on fait une telle invocation dans le monde de la magie absolue, ou dans le monde imparfait. Quoi qu'il en soit, seul un mage maître peut réaliser de telles choses. Ils dominent la magie, la domptent comme un cheval sauvage, ne pouvant pas toujours la maitriser ou la comprendre. Mais tu n'auras pas besoin d'apprendre ce genre de magie, elle te donnerait des rêves et des envies inaccessibles. Notre magie est très étendue, tu en connait une grande partie, mais je vais t'enseigner le reste.

Algard sentait son coeur battre plus fort dans sa poitrine. Quels secrets lui restaient-il à apprendre? Le permettraient-ils d'accéder à une plus grande puissance? Aurait-il désormais réellement une chance de vaincre l'homme "qui est devenu différent"?

*Je n'ai rien à faire là. Je ne me sens pas bien, je l'espionne... Je n'aimerais pas qu'on me fasse ça. Et c'est très personnel, ce qu'elle va lui raconter. C'est très intéressant, bien sûr, mais c'est destiné à lui...*

Eloca bougea un peu. Soudain, un déclic se fit entendre.

*Oups...*

La petite porte s'ouvrit sur un bureau. Algard et une femme inconnue à Eloca était assis.

*Maintenant, il faut accepter les conséquences de ta curiosité.*

Elle sortit du placard. Regarda posément Algard. Puis l'autre femme. Le même regard gris. La même expression calme, triste.

Je suis désolée... Je n'ai à faire ici, et je suis vraiment désolée de vous déranger de la sorte... C'est que... j'ai suivi Algard jusqu'ici, dévorée par la curiosité. Et maintenant je me repenti...

Ces mots furent prononcés par Eloca de manière très calme comparée à la peur qui commençait à l'envahir...

Algard était stupéfié de voir cette personne en cet endroit. Il ouvrit la bouche pour parler, mais au même moment, Viviane avait plaqué Eloca au sol, une dague de glace pointée devant sa gorge. Il était surpris de voir de si bons réflexe et il dit.

- Viviane, laisse-là, je t'en prie...

Il posa des yeux tristes sur la princesse.

- ... Elle n'en vaut pas la peine.

Il étati triste et révolté à la fois. Elle avait pénétré en son intimité, l'avait suivi, espionné...

Viviane l'avait lâchée, mais continuait de la fixer, attentive à chacun de ses mouvements, avec un regard soupçonneux. C'en était trop pour Algard. S'était-elle alliée d'amitié avec lui seulement pour gagner sa confiance? Pour mieux pouvoir tuer un assassin extrêmement dangereux et mettre fin à sa menace? Il se leva et, sans un regard pour l'elfe, sortit de la pièce. Il avança dans le couloir, fuiant celle en qui il avait confiance, celle qu'il aimait. Son visage demeurait impassible, un visage dur, celui de son passé, celui d'un assassin, sans coeur, sans sentiments.

Viviane continuait de la regarder avec fureur, mais elle consentit à l'écouter.

- Faîtes seulement. Mais dites-moi d'abord, que faites-vous ici et qui êtes vous!

~~

Algard était arrivé au bout du couloir, à l'endroit où le portail le mènerait à l'autre monde. Il regarda en arrière, puis continua son chemin, plongeant en le portail magique. Le monde normal se découvrit alors à ses yeux. Mais il ne savait où aller. Il erra donc parmi ruelles et trottoirs plongés dans l'obscurité...

Le visage de Viviane s'adoucit, elle dit alors:

- Vous savez, mon frère a vécu une vie difficile, rejeté par sa différence, haï par sa nature et recherché pour de l'argent. Nombreux sont les personnes qui veulent voir mourir Algard, mais il a su garder son instinct d'assassin à tous moments. Il ne faiblissait pas et cachait ses sentiments, c'est le principe des assassins... cacher ses sentiments. Je pense que, quand il vous a vu pour la première fois, ce principe fut soumis à rude épreuve. Il ne devait pas faiblir, cacher ses sentiments, mais je pense qu'il vous aime. Il a donc renoncé à son passé par cet amour, car il ne pouvait continuer à rester indifférent à ses émotions. Il vous a fait confiance et, cette nuit, il vous a vu rompre cette confiance, vous emparer de cette brèche dans l'armure d'assassin. Il a dû souffrir, car il pensait pouvoir vous faire confiance, et de nombreuses questions ont dû venir à son esprit. Mais je pense surtout qu'il a repris ses instinct de tueur, voyant qu'il ne pouvait faire confiance à personne.

Elle s'interrompit un moment, puis murmura:

- Vous m'avez l'air désemparée, je ne vais pas vous tuer, mais je ne veux pas que le coeur d'Algard devienne aussi froid que la lame de son épée, allez vous excuser.

~~~~

Il continuait de marcher, silencieusement. Il se rappelait de ces moments de solitude précédent le meurtre. Il était un assassin, et rien n'y changera. Il avait fait une erreur en ouvrant son coeur, mais il n'en fera désormais plus. Il lui fallait la satisfaction du sang pour oublier, il voulait tuer. Assassin autrefois, il n'avait jamais pris plaisir à tuer, mais maintenant, il voulait expulser la colère qui fusait en lui sur quelqu'un. De la souffrance, il voulait voir quelqu'un souffrir, afin qu'il ressente sa propre souffrance, qu'il sache qu'Algard l'assassin était de retour. Il n'était plus lui-même. La corruption du mal avait entamé son coeur, faisant surgir ses envies les plus secrètes et celles qu'il avait répugné jusque là.

Il marchait le long de la rue, toujours plongé dans ses pensées, ne sachant où aller, mais n'hésitant pas. Il tournait à droite, à gauche, puis une autre fois à gauche, à droite etc... comme si son chemin était tracé. Il vu alors, au bout de la ruelle un groupe de personnes, dont l'unique vision de leur silhouette permettait de distinguer des pointes allongeant les mains. Des voleurs, ou des brigands, sûrement. Ils le regardaient, il les regardait. Soudain, une voix retentit.

- Eh bien, qu'est-ce que nous avons là? Encore quelqu'un a voler? Dis donc, l'ami, c'est pas ton jour de chance, parce qu'on allait justement partir. Alors tu vas gentiment nous faire découvrir tes merveilleuses richesses, ou le bon goût de ta chair de bâtard pourra engraisser les corbeaux.

Algard ne répondit pas, un sourire ravis ornant son visage.

/hrpg/ petite précision: Ni Viviane ni Eloca ne doit arriver maintenant. Je ferais venir Viviane après et ce sera la cause de nos blessures... /hrpg/

/hrpg/ ce ne peut être la cause de tes blessures pour plusieurs points:
1. Tu es bien trop fort pour que de simples voleurs te fassent autant de mal.
2. Ce topic se déroule 4 jours avec le camp elfe. Tu n'as pas pu te battre pendant 4 jours Je peux venir? /hrpg/

/hrpg/ oui, bon alors. Tu viendras et tu verras que je suis prêt à tout, mais après tu m'aideras. Puis, les voleurs se rassembleront pour mettre fin à nos jours. résultat, trois jours plus tard, nous avons une cinquantaine de voleurs sanguinaires prêts à tuer Viviane, moi et toi (elle est pas belle la vie?)/hrpg/

Algard ne prit ni la peine de fuire, ni de se préparer au combat, ni même d'attendre la venue de ses ennemis. Il fonça, dégainant en même temps Glir'zan et son autre épée. Il décida de les attaquer de dos, afin de semer la panique dans le groupe et de les éliminer rapidement. Arrivant tout prêt d'un individu prêt à combattre, il vira à droite et sauta, son pied atterrit sur le bord d'une fenêtre proche et il s'éjecta en arrière, face au dos de ses adversaires. D'un mouvement vif de lame, il trancha la moitié de la gorge d'un homme en planta l'autre épée dans le coeur d'un autre. Le combat commençait, il allait leur prouver sa force.

Algard voyait le sang tout autour de lui. Ses adversaires paraissaient extrêmement lents face à Glir'zan, sifflant et tranchant. Tous les coups étaient précis et tous étaient mortels. Algard prenait plaisir au massacre, son style de combat, un style rapide et souple, dépassait la vitesse des autres et passait outre leurs défenses. Algard para une dague et la fit éjecter de la main de son possesseur, la retournant contre lui et le tuant. Il reprit la dague et la lança en direction d'une autre femme combattant. Elle se baissa juste à temps, et Algard vit alors a cible qu'il avait tenté d'assassiner. Eloca était debout, tuant à ses côtés. Il ne savait quoi penser, d'ailleurs, un autre adversaire lui fit vite revenir à la réalité. Il lui transperça la tête, des morceaux de cervelle giclant autour de lui. Puis il revint à l'elfe.

-Que faites-vous ici? C'est mon combat, vous voulez devenir une princesse assassin? fille d'Arkzan le grand le jour et tueuse d'humain la nuit, juste après avoir eu une discution amicale en face de leur roi?

Il ne savait quoi penser. Il ne l'aimait pas, c'est ce qu'il voulait penser. Il ne l'aimait pas, c'est ce qu'il voulait que ce soit. Il ne l'aimait pas, c'est ainsi qu'il voulait voir les choses.

*Pourtant je l'aime...*

Pourquoi était-ce si difficile? Avoir une vie normal était-il aussi compliqué que cela? Être assassin, tuant pour de l'argent et n'ayant pas d'autre identité que celle affichée sur les avis de recherche lui parut soudain si simple.

* Je suis recherché, haï et rejeté. On m'évite, on me veut pour de l'argent et tout le monde veut me tuer, et pourtant. Et pourtant je suis libre. Libre de mes choix, je ne suis pas enchaîné par mes sentiments, mes devoirs et la justice. J'ai le droit de vie et de mort sur autrui, je peux voler une âme, dépouiller un homme, changer son destin... Les rois et les hors-la-lois sont donc étroitement liés... *

Eloca regarda Algard. Parant un coup et envoyant valdinguer un homme, elle lui dit tranquillement.

Je n'aime pas tuer. Je ne suis en aucun cas assassin, et cela me désole que tu penses ça. Je ne suis en train de me battre contre ses hommes car ils se sont attaqués à être cher, et car ce sont des bandits qui devraient être en prison. De toutes façons, ils seront tués par toi. Comme ça ça sera fini avant.

Pendant qu'elle prononçait ces paroles, Eloca avait encore abattu un homme et mis un autre au tapis. Le reste commençait à partir en courant. Elle préssentait qu'Algard voudrait peut-être les poursuivre. Elle se mit devant lui.

Attends! Je veux te parler.

Les bras grand ouvert, elle regardait l'homme dans les yeux. Les deux épées toujours tirées ne lui faisait pas peur. Elle murmura quelques mots.

Tu as vraiment de beaux yeux...

Ces mots avaient été prononcés de manière casiment inaudible. Eloca se disait rien. Elle attendait de voir si Algard acceptait de se calmer et de parler avec elle.

Il ne restait plus que quelques combattants encore debout. Algard s'avança vers eux, tuant deux en même temps et s'approchant du troisième, lorsque le quatrième se mit à courir, à le fuir en criant:

"Tu ne sais pas à qui tu t'es attaqué, assassin!"

Il ne restait plus que l'elfe et l'humain. Il la regarda puis allait partir à la recherche du voleur, quand soudain

"Attends, je veux te parler!"

Il s'y était attendu, mais ne savait comment réagir. Il soupira, se retourna et attendit. Mais seuls sortirent de sa bouche merveilleuse:

"Tu as vraiment de beaux yeux."

Algard fut mi-surpris, mi-agacé par cette réplique. Il murmura alors.

- Si c'est tout ce que tu as à me dire, s'il te plait, j'ai d'autres choses à faire.

Ces "beaux yeux" en avaient vu plus qu'elle pouvait l'imaginer. Elle ne savait rien de lui.

L'elfe baissa les bras et les replia sur son buste. Elle prit ensuite son courage à deux mains et tenta de s'expliquer.

Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris ce soir. Il y a quelques jours, je n'aurais pas actué de cette manière... Mais depuis que je t'ai connu... Tu as chamboulé toute ma vie, tous mes sentiments.

Les yeux d'Eloca s'embuèrent, ses mains tremblaient.

Quand tu es parti, en disant que tu avais un rendez-vous, ce soir... Je crois que j'ai été très jalouse. Je pensais que tu allais voir une femme... En fait c'était ça, mais ce n'est pas vraiment ce que je pensais. Je sais que tu ne me pardonnera pas. Ou que tu auras beaucoup de mal à le faire... Mais je voulais tout de même m'excuser. Que tu saches que si j'ai agi ainsi, c'est parce que... je... je t'apprécies énormément... plus que ce tu dois le penser.

Une larme, une seule, coula sur la joue de la princesse.

Fais de moi ce qui bon te semble. Tue moi s'il le faut, car je ne crois pas pouvoir vivre longtemps sans toi et sans ton amitié...

La larme termina son périple sur la joue d'Eloca. Elle tomba, laissant une marque mouillée sur le sol, entre l'elfe et l'homme.

Ces déclarations avaient émues le jeune homme, il en savait quoi faire.

* Si elle m'a suivie cette nuit, elle pourrait très bien recommencer, je ne vois pas ce qui l'en empêcherait.. *

Il se retourna et partit dans la pénombre. Il avait besoin de calme, son coeur était partagé entre l'amour et la rancune.

L'homme repartait. Les espérances d'Eloca s'effondrait. Elle se rendit compte qu'elle était perdue. Elle avait suivi Algard avant, mais n'avait pas regardé où elle allait.

Algard! Ne m'abandonne pas! Je ne connais pas la ville!

Elle courut derrière lui. Mais elle ne le voyait pas. En fait, elle ne voyait pas grand chose. Elle voyait de moins en moins, même.
Sa dernière pensée fut pour Algard qu'elle aperçut au loin, puis, accablée par toutes ces émotions qui arrivaient si vite, d'un seul coup, elle s'évanouit.