Rencontre avec le passé

La porteur de cette aura si sombre était en fait une femme. On devrait plutôt dire une fille. Elle n'avait que 16 ans, mais elle excellait dans ses arts. La parfumerie et le meurtre. Dailleurs, elle venait de tuer un garde. En même temps, elle lui avait dérobé sa bourse, ce qui avait compensé par rapport à un meurte demandé par une autre personne. Derrière la jeune femme marchait une grande jument noire, à l'air farouche. Quelques fois, elle ruait légèrement ou faisait claquer sa mâchoir près d'une tête qui passait par là. Elle était sellée, bridée mais il semblait incroyable que quiconque l'aie déjà montée. Avdotia n'avait pas encore essayé. Pour la journée, apprendre à la jument à garder une selle sur le dos était suffisant. La jeune femme était contente d'avoir pu se débarrasser aussi rapidement de ce garde envahissant. Elle avait rabattu sa capuche sur sa tête et avait remit son masque. Masque d'un blanc nacré, lui couvrant la moitié suppérieure du visage, sans orrifice pour les yeux. Quand on n'avait pas d'yeux, c'était complètement innutil. Cette infirmité ne gênait en rien Avdotia. Au contraire, ses autres sens n'en étaient que plus développés. L'odorat en particluier. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance de Marneus. Elle sentit une odeur particulière, ce détachant de celle des autres humains. Une odeur qui n'avait presque rien d'humain. D'abord elle était dominée par une forte senteur de sang. Oui, du sang. Un autre assassin peut-être...Surement...Aucun doute. Intriguée, la jeune femme se dirigea vers la source de l'odeur en pas emprêssés. Elle ne savait pas pourquoi elle semblait si curieuse de connaître la source de cet odeur. Parce il n'y avait pas que cette odeur du sang. Il y avait aussi l'odeur humaine habituelle et autre chose...Quelque chose de...divin, d'iréel. C'étais bizarre...Elle n'avait jamais senti ça, elle qui pourtant connaissait des milliers d'odeurs. Elle ralenti le pas. Elle ne voulait pas faire croire à quiconque qu'elle était interressée par quelques chose. Elle était un peu fébrile, agitée. La jument la poussa d'un coup de nez dans le dos, un peu inquiète par l'agitation de sa propriétaire. Un murmure la rassura:

- Du calme, ma grande, ce n'est rien...

Ce n'était pas rien, mais qui aurait pu s'en douter?

Elle aussi réfléchissait. Que faire? Aller vers lui? Complètement idiot! Attendre qu'il parte et le suivre après? Il s'en appercevrait surement...Passer son chemin? Hors de question, elle voulait absolument savoir qui s'était! Mais d'un autre côté, depuis quand était-elle si intriguée par une personne...? Après mûre réflexion, elle décida de passer son chemin, et le plus vite possible. Elle ne voulait pas s'attarder de peur de revenir en arrière. Alors, chuchotant des choses à sa jument pour la calmer, elle prit les rênes par la main gauche et s'accrocha au pommeau, passa le pieds gauche dans l'étrier, prit le troussequin dans la main droite et d'une poussée, elle se retrouva en selle. Elle ajusta rapidement les rênes. La jument, fougeuse, surprise du poids qui venait s'ajouter à celui de la selle, fit un écart. La jeune femme suivit le mouvent avec simplicité. Le cheval se cabra à présent. Il faisait des sauts de moutons, ruant, bondissant. Rien à faire, Avdotia tenait merveilleusement bien en selle. Les passants s'étaient arrêtés pour la regarder avec admiration. Quand la jument, après quelques instant, se calma un peu, la jeune fille lui flatta l'encolure. Elle n'avait pas arrêté de lui parler. Soudainement, elle lui enfonça les talons dans les flancs. Réaction immédiate. Le cheval bondit en avant, soufflant bruyamment. Nouveau coup de talon. Même réaction. Au bout d'un moment, la jument plia. Elle avança à la pression du talon. Reprennant les rênes dans les deux mains, Avdotia eut un soupir de contentement. ça s'était passé plus vite que prévu. Aussitôt qu'elle eut ajusté le contact des rêne, la jument arqua l'encolure, se posant parfaitement sur le mors. La jeune fille en fut étonnée. Elle avait eu raison de l'avoir choisie. Certes, elle était maigre, éfflanquées, mais remplumée, elle suicitera des murmures admiratifs. Donnant une pression de mollets, la jument avança d'un pas nerveux. Avec un peu de regrêt, Avdotia sentit l'odeur si intriguante s'éloigner au fil des pas de la jument.

Woau!!

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/hrp/Merci Eloca ^^/hrp/

Dès que Marneus avait vu Avdotia monter en selle, il s'était levé d'un bond. Il s'était fait repérer, plus besoin de cacher qu'il comptait la suivre... Il se mit à courir à toute vitesse à sa suite, bien évidemment, il ne pouvait égaler la vitesse d'un cheval, mais ici avec la foule, un cheval qui passe au triple galop ne passe pas inaperçue et on peux savoir par où il est passé en écoutant les jurons des passants...

Néanmoins après plusieurs minutes de cette course effrénée, Marneus ne pouvait plus dire par où elle était passé. Il s'arreta, exténué et plié en deux. Il regarda les bâtiments aux alentours. L'un des bâtiments avait sa façade en rénovation. Une chance. Marneus monta à l'échafaudage pour arriver sur le toit, d'ici il avait une vue d'ensemble des ruelles adjacentes. Mais toujours aucune trace d'elle. Il sauta sur un toit adjacent et continua ainsi de toit en toit, se moquant d'être aperçue par les passants ou la milice.

En continuant ainsi, il était sûr de la retrouver, à moins qu'elle ne sorte d'Askant...
Mais ce n'était pas le cas...
Marneus était sur une sorte de maison au toit plats bordant la place centrale d'Askant, la plus grande et la plus fréquenté de la ville...
De là où il était, il voyait toute la place, mais même ainsi, il serait difficile de la trouver si elle était ici, à moins qu'elle ne soit resté à cheval. Chose quasi impossible... Il resta ainsi à observer la place cinq bonne minutes, cherchant les chevaux. En trouvant son cheval, il trouverait logiquement sa propriétaire...

Puis, il s'arreta de chercher et se maudit pour ne pas y avoir pensé plus tôt.

Il n'aurait aucun mal à retrouver son aura parmis la foule, vu sa puissance...
Il plissa les yeux, et balaya la place du regard. Elle était là une centaine de mètres plus loin et se dirigeant à l’opposé de sa position. Marneus fit le tour de la place depuis les toits et descendit en sautant sur un toit bas, avant d’atterrir dans une petite ruelle. Il se remit à courir dans le même direction qu’Avdotia, voulant lui couper la route. Elle ne pourrait ainsi pas fuir, vu la foule alentour…

Avdotia, stupéfaite, avait senti Marneus la suivre. fantastique! Elle s'était alors amusée de lancer la jument au galop, qui donnait quelques coup-de-cul parfois, en guise de protestation. Elle n'était pas du genre à se laisser amadouer en si peu de temps, mais contre la jeune fille, il n'y avait rien à faire. C'est avec amusement que cette dernière entendait les cris des passants que Marneus bousculait dans la poursuite effrénée. La capuche avait glissé, laissant les cheveux noirs de la jeune femme flotter derrière elle. Puis, au bout d'un moment, elle ne sentit plus l'odeur de l'inconnu. Un peu inquiète, elle arrêta la jument. Elle murmura:

- Bon sang, où est-il?

Vêxée, elle enleva son masque et le fourra dans son sac. Ses narines aux aguets, elle humait l'air. Rien. Dommage. Très. Elle descendit de la jument. C'était tout de même pas assez discrêt, et il y avait de plus en plus de monde, ce qui n'était pas pratique. Elle ne voulait pas risquer un accident à cause de la jument. Une nouvelle affaire dans ce genre ne lui serait pas bénéfique. La jeune femme avançait assez vite, par des pas souple. Elle avait une allure très féline. Ses hanches roulaient d'une manière irrésistible. D'un geste désinvolte, elle rejeta ses cheveux en arrière, tenant la jument de l'autre main. Elle savait que son cheval n'allait pas s'en aller, mais c'était pour ne pas qu'il blesse un passant...Avdotia eut un soupir. Elle sentait qu'il y avait de plus en plus de monde. Elle sut qu'elle était arrivée dans la plus grande place d'Askant. Ce n'était pas vraiment à son gout, mais bon. Et elle senti à nouveau cette odeur si caractéristique. Son coeur fit un bond. Parfait! Il l'avait retrouvée. Elle entendi un cri. Un passant avait faillit se faire bouffer l'oreille par la jument. La jeune fille murmura à l'adresse de son cheval.

- Démone va...Même Ivana n'était pas aussi vicieuse que toi...Hum. J'ai trouvé un nom pour toi. Al Shatane...

Al Shatane, c'était en effet bien. Très bien. Néamoins, toujours à l'affut, elle senti l'odeur bifurquer de direction, puis revenir. Il comptait apparrement lui couper la route. Elle aurait pu changer de direction, mais elle ne préféra pas, trop curieuse de connaitre celui qui la poursuivait.

Elle continuait à avancer, tranquillement, d'un air nochallant, ses longs cheveux noirs se balançant dans son dos. Elle se demandait pourquoi il la suivait. Après tout, c'était elle qui était intriguée par lui, et non le contraire! Enfin...Apparement, cette curiosité était réciproque! Flattant l'encolure de la jument, Avdotia sentit qu'elle approchait. Un léger bruit, imperceptible pour le gens normaux, fit légèrement frémir la jeune femme. Le bruit d'une dague qu'on dégaine, le frotement d'une lame comme quelque chose...Il savait que c'était l'illustre inconnu l'auteur de ce geste. Sans aucun doute...Comment? Bah c'est juste une question d'intuition! (n'est-ce pas Algard?XD) Elle n'était pas rassurée par ce geste. Mais néamoins, il avait raison. Avec Avdotia, on ne savait jamais à quoi s'attendre. La preuve était le garde...La jeune femme aimait jouer la comédie, faire semblant d'être la gentille. Pratique pour mettre en confiance les victimes...doucement, elle murmura à sa jument:

- Que penses-tu qu'il va faire? Quand je passerais devant lui, va-t-il me tuer? Je ne pense pas, il y a trop de monde. Tiens-tiens, qu'ouï-je là? Il me semble qu'il y a une ruelle déserte, d'après le bruit...Allons-y, ma belle...

Ainsi, le cheval et sa propriétaire bifurquèrent dans cette ruelle. Il n'y avait personne, absolument. Elle espèrait qu'il allait continuer de la suivre. En effet, et si il suivait une victime? Elle avait l'espoir que non...Elle ne savait pourquoi elle mourrait d'envie de le connaître. C'était étonnant. Elle n'avait jamais manifesté un quelconque interêt pour quoi que ce soit. Sauf pour le meurtre et les parfums, evidemment. Avdotia s'arrêta. La ruelle était sans issue. Elle resta plantée comme ça, dos à place du marché. Elle glissa une main dans sa sacoche, et effleura doucement de l'index une des fioles de parfum. C'était le plus foudroyant. La mort instantanée, même si pour la victime elle paraîssait interminable, attrocement douloureuse. Elle serra le flacon dans sa main, prêt à le sortir à la moindre occasion. On ne savait jamais, avec les assassins...

Elle eut un petit sourir et se retourna. Parfait...

- Il serait en effet regrettable qu'il y aie, comme vous le dite, un malentendu tragique. Premier malentendu, ce n'est que du parfum, et non de l'acide ou une quelconque subtance dangereuse...

Réctification. C'était dangereux, mais ce n'était que du parfum, après tout!(XD) De sa voix froide, sans vie, elle ajouta:

- Et puis...Vous êtes bien placé pour le dire, vous qui cachez une dague dans votre manche!

A présent, il devait avoir remarqué qu'elle était aveugle. Il devait être surpris, aussi. Elle adorait sentir la surprise des gens, quand ils voyaient qu'elle était aveugle.

- Comment j'ai su? L'odorat, mon cher...L'odorat. Etrange n'est-ce pas?

Elle eut un petit rire.

- Qui je suis? Je ne suis q'une tueuse, c'est tout. Mon nom est simplement Avdotia, si c'est cela que vous vouliez savoir.

Rejetant ses cheveux en arrière, elle ajouta:

- Je précise que je voudrais plutôt que vous me vouvoyez. Je ne vous connais pas, je prends donc cela comme une marque de grossièreté...

Marneus jura. Comment avait-elle su pour sa dague ?
Etait-ce vraiment avec l'odorat comme elle le disez ?
Marneus se rappella une étrange rumeur selon quoi les aveugles aurait un odorat et une ouïe plus dévellopé... Difficile de ne pas y accorder foi maintenant...

Il devait bien s'avouer avoir été plus que surpris par le fait qu'elle était aveugle...

Marneus sortit sa dague de sa manche et la prit dans sa main, légèrement énervé.

Soit. Je vous vouvoyerez donc. Mais vous serez d'accord que dans le feu de l'action, il est plus rapide de tutoyer... Et j'ai pris cette habitude, car les autres me sont inférieurs, pourquoi leur marquerais-je du respect ? Ce sont eux qui m'en doivent, s'il ne veulent pas gouter au tranchant de ma lame...
Et je suis navré de vous avoir offensé... Son ton était méprisant.

Vous qui vous dîtes une tueuse, vous serez donc d'accord pour comprendre les raisons qui me poussent à garder ma dague à la main... On est jamais trop prudent. Surtout que nombreux sont ceux à souhaiter ma mort depuis quelques temps...

Et bien Avdotia. Vous avez répondu à ma question, je vais donc décliner mon identité moi aussi.
Appelez moi Ashal...

Marneus était quasimment sûr qu'elle avait menti sur son nom, il fit donc de même...

Et bien, qu'est ce qui vous amène à Askant ? Un contrat ?

Elle réprima un autre sourire. Il était suceptible apparemment. Elle résista à la tentation de le faire mousser, mais elle se retint. Après tout, comme il l'a lui même dit, on n'était jamais sûr, avec les tueurs!

- Vous n'avez pas l'air d'être navré pourtant...Excusez-moi si je suis impertinente, mais j'aime mieux être franche...

*contrairement à vous...*

Elle ne le dit pas malgré l'envie qui lui brulait les lèvres. Elle ne voulait pas s'énerver avec ce gars là. A ses cotés, la jument piaffait nerveusement, ronflant des naseaux, donnant des coups de dents dans le vide. Avdotia éffleura simplement l'encolure et Al Shatane se clama.

- Bien sûr que nous ne sommes jamais assez prudent...On ne sait jamais sur qui nous pouvons tomber...Comme maintenant par exemple..

"Nombreux sont ceux à souhaiter ma mort depuis quelques temps..." Etait-il si méchant que ça? Ohohoh, ça s'annonçait bien.

- Ashal dites-vous?

Elle n'en croyait pas un mot. Elle savait les assassins menteurs. Avdotia sentait toujours l'odeur de l'inconnu avec intensité, maintenant qu'il était là. Elle ne savait toujours pas ce qui était tellement bizarre. Il y avait vraiment quelque chose de pas humain.

- Ce qui m'amène à Askant...Oh, l'envie de connaitre de nouvelles choses, de trouver des contrats aussi...

Ainsi qu'un énormé désir de vangeance envers les personnes qui lui avait arraché les yeux. Et aussi la recherche d'Ivana. Un doute empli Avdotia, comment sa soeur réagirait-elle quand elle saura tout ce qu'elle avait fait de mal? Sextripant des pensées qui la menaçait, la jeune femme dit:

- Au fait...Je sens bien qu'il y a quelque chose d'inhumain en vous. Je le sens bien. Il y a une odeur...Comment dire...Une odeur de mort. Oui. De Mort...

Un peu nerveuse, tracasée, elle dit d'un ton une peu sec, agacé:

- Non!pas une odeur de cadavre! Une odeur de mort que je ne saurais mieux décrire...De Mort...C'est le seul mot qui convient. Ce n'est pas une odeur qui peut être humain...Elle est, sans aucun doute, divine...

Après que Marneus aie fini dans son instant de réfléxion, après un pesant silence, apès qu'il lui aie fait une réfléxion sur sa franchise, elle répondit:

- Il faut dire que j'aime être franche, dans une certaine mesure...Je ne suis franche qu'avec mes victime, comme je sais pertinnement qu'ils vont mourir et que mon identité ne sera dévoilée à personne d'autre. Quand je dis "victimes", ne le prenez pas pour vous...Et de toute façons, si j'aurais menti, vous l'aurez su...

Elle eut un sourire entendu. Puis, après avoir un peu réfléchi à la proposition de Marneus, elle acquisea:

- Aller boire un verre? Pourquoi pas, Marneus...

En fait, elle en avait vraiment envie, sous ses airs nochalants. Elle était intriguée par cet homme si étrange. Apparement, il mourrait d'envie de lui trancher la gorge. Vraiment suceptible. Mais il semblait que quelque chose le retenait. Etait-ce en lien avec son odeur si particulière? Avait-il un lien avec une quelconque divinité ou esprit? Probablement. Tout en reprenant les rênes de la jument qui secoua la tête, mécontente, Avdotia demanda, aimant bien embêter Marneus:

- Au fait, pourquoi m'avez-vous suivie? Vous n'avez pourtant pas l'air d'un coureur de jupon!

Evidemment, elle savait que ce n'était sans doute que pour sa noirceur qu'il l'avait suivie, mais elle avait bien envie d'enquiquiner ce si étrange assassin.

Elle s'était contentée de sourire, sans rien dire. Arkan...C'était donc ça...Oui, il devait avoir un lien avec Arkan. Et ce n'était pas simplement à cause d'une prière...C'était bien plus fort, puis puissant. Elle suivit Marneus, ne tenant même pas sa jument qui la suivait pas à pas, oreilles couchées. Quand elle arriva, elle lacha le cheval. Elle lui murmura:

- Ecoute, tu reste ici, tu ne bouge pas, et tu n'a pas interêt à tenter à faire mal à un quelconque passant...Je ne veux pas d'enuie, n'est-ce pas...?

Elle carressa doucement le chanfrein de la jument et se retourna. Elle entra dans la taverne et s'assit à la table, en face de Marneus.

- Hum...Je prendrais aussi une cervoise..

Elle enleva son manteau et le posa sur le dossier de sa chaise. Elle resta silencieuse, ne sachant que dire. Pour une des premières fois, elle aurait aimé avoir encore ces yeux. Marneus...Bon sang! Comment avait-il fait pour qu'elle soit tellement intriguée par lui?! Cela irritait la jeune femme.

- Alors...Vous aviez dit que vous aviez prié Arkan...Mais à mon avis, une simple prière ne suffirait pas à vous faire dégager cette odeur...Non, c'est beaucoup plus que ça...Vous avez un lien avec Arkan. Lequel, je n'en sais rien...Enfin...Ah!Oui! Je comprends, ça doit être forcément ça...Vous devez être, à mon avis, l'avatar d'Arkan...Tout s'éclaire...

Elle avait plus parlé pour elle même que pour Marneus, tripotant une de ses mèches noires. Elle se tenait très droite, la tête bien relevée, soutenue par son cou de cygne. Elle croisa les bras sur sa poitrine ne disant plus rien. Un serveur arriva avec les deux cervoises. Quand il posa la boisson devant elle, elle ne dit rien non plus. Le serveur la regarda d'un air un peu outré, mais n'ajouta rien. Il dit le montant de la note à Marneus. Avdotia ne réagissait plus. Elle était semblable à une statue de marbre blanc, figée dans le temps. Ses lèvres rouge étaient légèrement pincées. Elle ne touchait pas à la cervoise posée devant elle. Elle attendait. Elle attendait quelque chose...Mais quoi? Pour se distraire pendant son attente, elle focalisa son odorat sur diverses choses qui se trouvaient dans les alentours. D'abbord sur la cervoise...Hum..Du poison, peut-être? Non...Passons à autre chose...le bar. Du bois, de la peinture. Les alcools derrières le bar. Puis une sorte d'arrière boutique. Des salamis, du fromages. Divers nourritures. Bien. Dehors...Des gens. Beaucoup. Une odeur de sang, aussi. Un homme saignait du nez. Plus loin, une odeur de pierre précieuses, d'or, d'argent. Une bijouterie. Et tout près, une autre odeur. Un cadavre, ancien. Caché dans les murs de cette bijouterie...Elle ne voulut pas continuer plus loin. Elle aurait pu, mais non. Enfin, elle reporta son attention, son odorat, sur Marneus.

Enfin, elle décroisa les bras, sans pour autant s'affaisser sur la chaise. Son dos resta toujours aussi droit. Elle prit sa chope et but quelques gorgées. Elle reposa le verre lentement sur la table.

- il n'aurait pas prit un simple mortel dites vous? J'en suis d'avis. Mais vous, vous n'êtes pas n'importe quel mortel n'est-ce pas...? Vous semblez être un assassin de grande puissance et renommée...

Elle but encore une fois. Ses doigts tappottaient mécaniquement sur la table.

- Demain vers midi? Entendu...

Elle se réjouissait déjà à l'idée de prouver sa valeur. Elle adorait les contrats. Elle adorait tuer. Cela lui était essentiel, absolument. C'était une sorte de drogue dont elle ne pouvait absolument pas s'en passer. Mais justement, c'était une drogue. La première fois qu'elle tua, ce fut fantastique. Elle en ressentit une ivresse incroyable. Cela dura pas mal de temps. Puis, elle recommença. Encore et encore. Et ça durait de moins en moins. Il lui fallut alors inventer des manières de tuer inimaginables, de plus en plus sanguinaires ou alors au contraire, imperceptibles, pour ressentir encore ce bonheur...

- Pourquoi ai-je choisis ce métier? Il n'y a aucune raison, c'est le métier qui m'a choisis, et non le contraire...

Pas très explicite. Mais c'était vrai. C'était venu tout seul, comme ça.

- Vous parler de moi? Pourquoi donc? Je n'ai aucune raison de vous en dire plus sur moi...A moins que vous ayez une raison...?