Rencontre avec le passé

Elle prit une pose un peu plus décontractée.

- Evidemment, je ne tue pas pour l'argent. Simplement pour le plaisir... Et vous, pourquoi tuez-vous?

Elle était avide de savoir. Elle avait toujours été comme ça. Enfant, elle était trop réfléchie pour poser les questions. Sa soeur s'en chargeait et Avdotia, avec empressement, récoltait toutes les informations et les rangeant dans les tiroirs de son esprit. Elle avait une mémoire incroyable. Elle se souvenait de détails impressionnants sur certaiens personnes. Même si cela ne lui servait à rien, c'était par pûre curiosité. Elle savait tellement de choses qu'elle était lassée. C'était donc étonnant que Marneus aie suicité en elle une telle curiosité.

- Le restant de la soirée en votre compagnie?

Elle réfléchissait. Que faire? Accepter? Refuser? Oh et puis...Après tout, qu'avait-elle à perdre? La vie peut-être...Et après, sa propre vie ne lui apportait absolument pas.

- Hum...Pourquoi pas?

Encore une fois, elle porta la choppe à ses lèvres. Elle reposa le verre avec un léger sourire satisfait. Sourire, enfin...Une simple ombre. Juste les coins de la bouche qui s'étire, mécaniquement. Elle non plus n'était pas pressée. Soudain, une idée lui traversera l'esprit. Oui, une idée complètement folle, mais il fallait qu'elle éssaye! Ainsi elle glissa sa main dans sa sacoche, sortant le même parfum qu'elle avait utilisé pour le garde.

- Excusez-moi, mais je vais juste tester un parfum sur vous. Il n'est pas dangereux, ni mortel, mais il faut que je voie...

Elle laissa sa phrase en suspend. Et ainsi, elle vaporisa. L'athmosphère s'empli d'une odeur absoluent divine, envoutante. Une odeur pour laquelle même Dieu serait prêt à se damner...

Marneus sentit le parfum suspect. Il n'avait pas entendu dire que l'on pouvait empoisoner quelqu'un comme cela, il ne devait donc pas risquer grand chose, mais son instinct lui dictait la méfiance.

Marneus écarquilla les yeux en sentant le parfum. Il se souvint de l'odeur qu'avait les fleurs du jardin royal d'Askant durant l'une de ses (très nombreuses) fugues du monastère durant sa jeunesse. Cela avait été peut-être sa meilleur journée, celle où il était allé pour la premiere fois dans ce jardin. Marneus avait été très rarement heureux tout au long de sa vie...

Il se rendit compte que sa respiration s'était légèrement accélérée. Il reprit une respiration normal avant de parler.

C'est un très bon parfum. Où l'avez-vous obtenu ?

Il fini sa chope et continua.

Et pourquoi est-ce que je tue ? Au début, je l'ai fait par nécessité, pour sauver ma peau. Après... Parce que c'est ce que je savais faire de mieux et que j'aimais sa. Et maintenant, pour le plaisir de faire souffrir, de terroriser et de m'amuser...

Il se leva et demanda : Très bien. Nous pouvons y aller ?

Elle avait attendu un moment après avoir pchitté. Elle entendit la respiration s'accelérer. Simplement ça. Rien d'autre. Alors, elle attendit encore un peu, sans rien dire d'autre. Plus le temps passait, plus elle s'énervait. Incroyable. Elle ne s'était jamais énervée. Jamais elle ne s'était vraiment énervée. Elle commença à frémir. Si elle n'avait pas eu les yeux arrachées, elle les aurait écarquillés à l'excès. C'était impossible! Marneus n'était pas humain! Son parfum agissait sur tout les êtres humain! Dans sa rage, elle ne s'apperçu qu'en retard qu'il lui avait posé une question.

- Quoi? ce Parfum? où je l'ai obtenu?

Sa voix tremblait légèrement sous la colère. Elle frémissait, tremblait de plus en plus. Elle ajouta, détachant les syllabes sous sa rage:

- Ce...Parfum...C'est...moi...qui...l'ai fait...

Affreux. Impossible. Incroyable. Elle ne pouvait pas y croire. "il est bon ce parfum" Et c'est tout? Tout!!!! NON! Elle ne devait pas y croire! Elle tremblait de plus en plus, murmurant sans arrêt:

- Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible...

Elle cria. Elle balança la petite fiole contre le mur où elle s'y fracassa dans un bruit satisfaisant. Il n'y avais pas beaucoup de parfum. Sous l'impact, le liquide gicla dans un peu toute la taverne. Les effluves qui se dégagèrent restèrent encrée dans ce lieu pendant des mois...La jeune femme se leva brusquement, faisant tomber la chaise au passage. Elle aurait fait valser la table aussi si ça n'était pas arrivé. Si ses paupières ne s'étaient pas ouvertes. Hé oui, ouvertes. Mais sur des orbites creuses, deux trous noirs. Le sang jaillit. Elle tomba à genoux, la tête dans les mains. Le sang ruissellait entre ses doigts, coulant par terre, se mêlant au parfum...

Quand elle senti les mains de Marneus lui rejeter la tête en arrière, une main sur le front, l'autre sur la nuque, elle tenta de se débattre mais elle tremblait trop. Sa bouche était tordue dans un rictus de douleur. Elle jurait abondamment, le sang lui coulait dans sa bouche entrouverte. Elle l'avalait et se remettait à jurer. Elle sentit Marneus lui remettre la tête droite. Du revers de la main, elle essuya le sang. Peine perdue, il recommençait à couler. Arg...C'était pas fini. Le sang coulait de sa bouche aussi. Elle toussota. Le sang lui coulait dans gorge, ou de la gorge. Elle ne le savait pas...Elle s'étouffait à moitié avec, crachottant, hoquetant. Entre deux sursauts, elle résussi à articuler:

- Vous...N'êtes...Pas...Humain!

Elle était toujours à genoux. Elle titubait légèrement. Penchant de gauche, puis à droite, encore à gauche, à droite... Elle avait de la peine à respirer. C'était affreux. La douleur était absolument insuportable. Elle avait l'impression qu'on lui arrachait les globes occulaires encore une fois. Elle se rappella exactement ce qui se passait. Elle ne se rappellait que trop bien...

elles étaient à genoux dans leur misérable chambre. Elles pleuraient sur leur sort. Elles priaient. Elles priaient pour l'âme de leur mère. Elle était morte. Ce n'était pas possible. Elle avait l'air si forte, si invincible! Et pourtant...Ainsi, les deux jeune filles priaient, en gros. Leur mère leur avait toujours appri à prier pour les âme des défunts. Surtout pour soulager sa peine...Et c'est là que tout dérappa. Leurs maîtres entrèrent dans la pièce, venus les tirer de leur sommeil pour une tâche qu'ils qualifiaient d'urgente. Stupeur! N'ayant jamais prié, ils pensèrent qu'elles pratiquaient de la sorcellerie...Et les sorcièrent étaient mal vues, là bas...Ainsi, après un court procès, les deux jeunes filles furent ligottées, face à face. Et ce fut là que se passa cet orgie. On arracha la langue d'Ivana en premier, et les yeux d'Avdotia. Ensuite, on les enferma dans des cercueils, et on les fit dériver dans différents sens. Transie de douleur, Avdotia tappait sur le couvercle. Mais il ne ployait pas. Puis, elle se laissa dépérir souffrant attrocement, gisant dans son propre sang. Sang qui coulait de ses orbites a présent vides formant une gouille dans le cerceuil où elle gisait...

C'était ça. C'était comme si elle revivait encore une fois ce cauchemar...Et Ivana...

Marneus contemplait impuissant se qui se déroulait sous ses yeux. Comment pouvait-il arreter le saignement ? Il n'en avait absolument aucune idée. Tout ce qu'il voyait, c'est qu'elle commençait à s'étouffer avec son sang, et aussi qu'elle souffrait, mais sa s'était secondaire...

*- Vous ne pouvez rien faire ?*

*- Bien sûr, je pourrais, mais pourquoi le ferais-je ?*

*- N'est ce pas vous qui avez dit qu'elle était importante ?*

*- Soit, après tout, c'est moi qui dirige le royaume des morts. Soit assuré qu'elle ne mourrira pas. Par contre, elle va continuer à souffrir un moment.*

*- Du moment qu'elle survie... Bon sang, j'espere pour vous qu'elle sera utile !*

*- Pas de menace Marneus, je ne pense pas que tu sois en mesure d'en proférer à mon égard...*

Marneus regarda autour de lui dans la salle, personne n'avait fait le moindre geste encore... Ce qui eu le don de l'énerver encore plus.
Marneus parla d'une voix forte et autoritaire. Mieux valait lui obéir... Mais il espérait que l'un d'entre eux refuse, histoire de se calmer sur lui...

- Mais vous allez vous bouger oui ! Que quelqu'un apporte un linge pour éponger le sang ! Immédiatement !
Et que l'on aille chercher un médecin, il devrait bien avoir une potion pour stopper l'hémoragie !
Et magnez vous !

Il parla beaucoup plus bas : - Bon sang, j'en avait une sur moins, je l'ai laissée dans le bureau !
Avdotia tu m'entends ? Reste avec nous, il ne faut pas que tu tombes dans le coma si tu tiens à à la vie...

Le tavernier arriva avec un linge, Marneus s'en empara prestement et l'envoya en chercher d'autres. Il mit le linge sur les orbites vides d'Avdotia, le linge se colora en rouge presque immédiatement... Marneus lança le linge par terre et attrapa ensuite Avdotia par les épaules, la pencha en avant et frappa un grand coup du plat de la main entre ses omoplates, ce afin de lui faire recracher le sang qu'elle avait dans les poumons. Une gerbe de sang sortit par les orbites et par la bouche. Elle perdait beaucoup de sang... Il la redressa ensuite. Si l'hémoragie ne s'arretait pas, elle pourrait bientôt dire bonjour à Arkan...

*- Pourquoi ne voulez vous pas stopper l'hémoragie ?*

*- Je la ralentis le temps que le médecin arrive, afin que cela ne paraisse pas trop miraculeux... Il devrait arriver dans une petite minute.*

L'hémoragie sembla effectivemment se calmer quelques peu, c'était toujours sa...

Elle ne sentait plus ce qui se passait. Presque. Elle n'avait qu'une vague conscience de ce qui arrivait. Marneus appellait un médecin. Il lui pressait un linge contre le visage. Il lui tappa juste entre les omoplate pour qu'elle crache son sang. Tout cela lui paraissait lointain. Comme si ce n'était qu'un rêve. Elle avait l'impression de n'être qu'une poupée de chiffon. Elle sentait le sang jaillir de sa bouche et de ses orbite quand il la frappa dans le dos. Mais cela lui paraîssait tellement irréel. Beaucoup trop. Elle ne sentait même plus la douleur. Ses traits s'étaient affaissés, son visage devenait impassible. Seuls ses paupières bougeaient encore. Elle se fermaient, mais sur le vide, elle se réouvraient, tressaillaient,...La jeune femme se laissait manipuler par Marneus. On eut pu croire qu'elle était morte. Et c'est ce qu'aurait dit n'importe qui dans les alentours. Il était impossible que quelqu'un puisse rester en vie, après avoir perdu tant de sang. Même si un dieu venait en aide à la pauvre victime. Impossible. La mort viendrait la prendre. La fin était tracée. C'était pour ça que le public n'avait pas bougé. Cela ne servait à rien. Ils avaient réagi simplement par peur de Marneus. Ils se demandaient pourquoi ce dernier mêttait tant de zêle à sauver la jeune femme alors que c'était sûr qu'elle allait mourir. ça se voyait. Et Avdotia ne faisait rien contre. Elle se laisait aller dans le tunel sombre de la mort. Elle n'arrivait plus à tenir à genoux. Elle tomba en avant, contre Marneus. Elle avait l'impression de flotter. Elle n'était ni heureuse, ni triste. C'était parfait. Elle mourrait. Mais qu'importait, après tout? Elle n'avait jamais rien fait de sa vie. Personne ne s'était jamais soucié d'elle. Elle n'avait aucune raison de vivre! Si ce n'était que pour elle même. Et elle ne représentait rien pour elle même! Donc, elle mourrait, c'était décidé. Elle entendit vaguement Marneus dire: "Avdotia tu m'entends ? Reste avec nous, il ne faut pas que tu tombes dans le coma si tu tiens à à la vie..." Pourquoi? Qu'est-ce que ça lui faisait si elle vivait? Il ne la connaissait même pas! Elle mourrait. Elle mourrait. C'était bien. Très bien. Ce n'était même plus douloureux. Mais quelque chose troubla la paix de l'esprit d'Avdotia. Ivana! Elle n'avait pas encore retrouvé sa jumelle! Elle s'était promise de rester en vie pour la retrouver! Elle ne devait donc par mourir! Impossible! Son coeur ne battait plus. Biologiquement, elle était morte. Mais ce nouveau constat réveilla la fureur de la jeune femme. Pour Ivana, elle devait vivre! Vivre! Aussi, dans un sursaut de tout son corps, son coeur se remit à battre.

Maintenant qu'elle était vivante, elle ressentait encore plus la douleur. Mais peu lui importait. Elle était rageuse. Elle était énervée d'avoir pu se laisser aller si facilement. Elle avait faillit mourir. Alors, on pensait l'avoir si facilement, c'était mal la connaitre! Elle était déterminéer à empoisonner la vie des autres encore longtemps...Elle entendit que quelqu'un parlait avec Marneus. Un médecin. Et puis, on lui fit avaler quelque chose. Une potion. Peuh, elle n'en avait pas besoin! (enfin, si mais elle ne voulait pas reconnaitre qu'elle avait besoin d'aide) Peu après, elle sentit qu'on la portait. Elle voulut protester. Elle n'aimait pas ça. Surtout qu'elle pensait que c'était Marneus, et qu'elle n'avait pas tellement confiance en lui. Après tout, c'était un assassin! Et qui mieux qu'un autre assassin sait de quoi ils sont capables? Elle fut posée sur un lit. Encore une envie de protestation. Mais encore trop faible. Son coeur manquait des fois quelques battements. Elle n'était pas encore tout à fait vivante. Mais pas morte. Elle tentait de se secouer les plumes. Elle n'allait pas rester allitée, ne serait-ce qu'une seule nuit! Par sa rage, de retrouver Ivana, elle arrivait à se mettre dans un état de stress, de colère incroyable. Son coeur battait de plus en plus vite, et paf, il s'arrêtait. Pendant une dizaine de secondes, et recommençait sa course folle contre la mort, ou la vie, au choix. Elle entendit une femme arriver. Elle lui parlait, lui disant des choses telles que: "Oh ma pauvre demoiselle. Vous êtes absolument ravissante. C'est dommage que vous mourriez, si jeune. Ah...Je ne peux pas croire non plus que je vais déshabiller et laver un cadavre. Vous êtes plus morte que vivante, après tout..." Ces paroles n'étaient pas du gout d'Avdotia. Elle s'énervait de plus en plus. Elle n'aimait pas, mais alors vraiment pas qu'on la manipule dans tout les sens! Et sans aucun ménagement qui plus est...Ainsi, elle sentait qu'une femme inconnue la déshabillait, et la lavait avec une éponge. C'était plus que ce que ne pouvait en supporter la jeune femme. Elle fut parcourue par un sursaut de colère pure. Et voila son coeur qui reprenait un rythme un chouïa plus cadencé. Et telle la créature de Frankeinstein, elle se redressa sur le lit. La femme de l'aubergise eut tellement peur qu'elle ne pu crier. L'éponge retomba dans la bassine remplie d'eau dans un petit "plouf". Avdotia grimaça légèrement. Elle était faible, mais pas question de le montrer à quiconque. A taton, fébrile, elle retrouva ses habits. Peine perdue, ils étaient en piteux états, coupés par la femme de l'aubergiste qui avait préféré cette solution plus radicale, révulsée à l'idée de trop toucher à ce pseudo-cadavre. Avdotia ne dit rien. RAH! Plus d'habits, manquait plus que ça. Alors, elle prit la couverture qui se trouvait sur le lit, s'enroula dedans, et marcha, légèrement titubante, mais à grands pas. La main tendue, elle heurta enfin la porte qu'elle ouvrit à la volée, avec force, l'air sérieusement contrariée.

Elle avait une moue de petite fille vêxée, à qui on aurait refusé des bonbons. Elle essaya de contourner Marneus en titubant, mais c'était pas très facile...Elle ne voulait pas rester allitée! Elle allait trrrès bien! (Vive l'ironie!XD) Elle ne remarqua même pas qu'il avait recommencé à la tutoyer.

- Je peux sortir! J'ai la force de sortir!

Sa voix était assi froide qu'à l'habitude. Hormi un léger tremblement. Elle n'avait pas envie de rester là. Mais Marneus ne semblait disposé à la laisser s'en aller si facilement...et si elle le menaçait? Non. Idée complêtement stupide. Personne ne prendrait au sérieux une aveugle nue sous une couverture ayant perdu beaucoup de sang...Surtout pas Marneus. A moins que...Non. Stupide. Farfelu. Idiot.

- Et puis de toute façon, j'irais m'acheter des habits...

Elle titubait de plus en plus. Sa tête lui tournait, mais elle ne s'en appercevait même pas. Elle chancelait. D'une main, elle s'appuyait contre le mur, de l'autre, elle tenait la couverture qui avait une légère tendant à glisser. Bon, c'était vrai qu'elle risquait d'attirer un peu beaucoup l'attention. Elle avait l'air d'une saoulone qu'on aurait réveillé avec un seau d'eau sur la tête. En effet, elle était trempée. De l'eau lui dégoulinait des cheveux jusqu'à par terre, des gouttes ruissellaient le long de son visage, dans son cou, sur sa poitrine,...La couverture devint vite humide. Elle était appuyée contre le mur, de plus en plus. Ses pieds dérappaient légèrent. Avdotia s'était affaissée de quelques décimètres contre le mur. Ses doigts ne trouvaient pas de prises pour s'aggriper, et bientôt, elle fut presque assise. Elle se redessa légèrement, et glissa à nouveau. Elle devait continuer à se battre! Elle ne devait pas flancher. Surtout pas devant Marneus, ça lui ferait trop plaisir...Ainsi, elle réussi à se remettre debout sur ses deux pieds, devant Marneus. Pendant un instant, elle réussi à trouver un peu d'équilibre mais ce fut juste un répi. En effet, sans qu'on s'y attende, elle bascula en avant. Pauvre Marneus...

Elle gigotta légèrement, mais était trop faible pour faire une véritable protestation. Donc, elle se laissa remettre au lit plus ou moins docilement, comme un enfant fqui voulait encore aller regarder la télé alors qu'il était déjà très fatigué. Elle voulait ressortir. Pour deux choses: Elle ne voulait pas rester couchée là, et en plus, elle prenait un malin plaisir à embêter Marneus. Mais elle ne voulait pas vraiment se faire assomer...Ainsi, quand Marneus sortit, Avdotia murmura à la femme:

- Je ne compte pas me faire manipuler comme une poupée! Si vous me toucher sans que je le veuille je vous tue! Je serais capable de vous tuer avec le manche d'une cuillère à café, les mains liées dans le dos...

Elle sentit la peur de la femme. Heureusement, cette dernière prenait les menaces d'une aveugle nue sous une couverture ayant perdu beaucoup de sang au sérieux! Avdotia laissa échapper un soupir mécontent. Elle sentit qu'il y avait une fenêtre. Elle se dirigea par là-bas. Peut-être qu'elle pourrait s'échapper par là? Non. Surement que Marneus y avait pensé avant...C'était un assassin, après tout. Il devait s'y connaitre en matière de fuite...Avdotia s'assit à nouveau sur le lit. Elle ne savait quoi faire, sinon un petit somme. Elle ne dormait presque jamais. Et qui plus est, son cheval devait commencer à s'impatienter...Bah...Elle dit à la dame:

- Passez moi un linge, je sais me sêcher toute seule...

Elle avait un peu de peine à bien maîtriser ses gestes, mais c'était bon...Elle resta silencieuse jusqu'à ce que la femme de l'aubergiste dit un truc dans le genre:

- Je suis désolée pour vous. Votre mari semble être cruel, de vous menacer de vous assomer ainsi!

- Pardon?

- Bah oui, il vous a dit qu'il allait vous assomer si vous sortiez? C'est votre mari...

Ce n'était pas une question, mais une affirmation...

- mon...Mari?!!!!

Avdotia avait haussé la voix. Elle était stupéfaite. Elle eut un rire nerveux, qui dégringola en une hystérie totale. Ahlala, les nerfs...

Quand son hilarité fut finie, elle reprit difficilement son souffle, épuisée.

- non...Mais...ça va pas ou bien?!

- Mais...Mais...

Elle ne sut pas quoi dire d'autre. Il n'y avait rien à dire. Elle avait peur de cette jeune fille. Elle était folle! Aussi, la femme de l'aubergiste lui donna une grande robe de chambre et se dépêcha de disposer. Avdotia réprima un ricanement.

*Alors, vous pensez que je suis folle? Tant mieux. Vous ne savez même pas à quel point...*

La jeune femme se coucha sur le lit. Elle n'allait pas dormir. Elle ne dormait jamais. Si elle dormait, c'était simplement pour faire des cauchemar. Toujours le même. C'était une histoire de langue et d'yeux, evidemment. Si Avdotia vivait, c'était pour retrouver sa soeur, et ceux qui leur avaient fait ça. Elle savait qu'ils avaient gardé les yeux et la langue. Et elle devait les retrouver. Par pur désir de vangeance...Avdotia se remémora cette dûre journée. ça avait été mouvementé... Le garde...Askant...Le marchand de chevaux...Les menaces...Le parfum...Le meurtre du garde...La grande place...L'odeur de Marneus...Marneus...La cervoise...L'odeur du bois...La bijouterie plus loin...Le cadavre caché dans le mur...Le parfum...Marneus...Arkan...Inhumain...Pas de réaction...La bruit du verre brisé...Le parfum se répandant sur le sol...Les paupières...Le sang qui jaillissait...La mort...Marneus...Hystérie...Sang...Sommeil...Marneus...Et la jeune femme finit, incroyablement, par somnoler, le sang coulant de ses paupières closes, telles des larmes...

(Désolée mais c'est court...-_-')

Avdotia était réveillée depuis très longtemps. Elle restait couchée comme une statue de marbre blanc, comme Blanche-Neige ou La Belle au Bois Dormant qui attendaient que le Prince Charmant viennent les réveiller d'un doux baiser. Sauf que Avdotia était loin d'être une adorable princesse, et qu'il n'y avait pas de Prince Charmant. Enfin... Il y avait Marneus, mais lui non plus n'était pas un Prince Charmant! Bref, cessons ces petits contes enfantins pour revenir au sujet principal. La jeune femme laissa échapper un soupir las. Elle ne se sentait pas tellement bien, mais mieux que la veille. Ou était donc Marneus? Elle se donna une énorme baffe mentale. Elle n'avait pas à se préocuper de lui! Elle s'assit, et remit la robe de chambre comme il fallait. Elle se leva et alla à la fenêtre. Elle titubait encore. On aurait dit une saoulone qui avait prit une cuite et qu'elle venait de se réveiller le lendemain avec une gueule de bois incroyable. Elle sentit la femme de l'aubergiste arriver. Elle entra dans la chambre, après avoir frappé.

- Votre ma...euh...Il m'a dit de vous donner ceci matin et soir...

Elle posa la fiole et reparti sans demander son reste. Avdotia prit la fiole. Hum...Aucune odeur suspecte. Pas de poison. Ni de somnifère. Rien. Un médicaments, une potion. La jeune femme but alors sans crainte. On n'était jamais trop prudent au sujet de quelque chose. Surtout venant de Marneus. Il était bien capable de l'empoisonner après l'avoir aidée...Elle s'enquit de quelque chose...Ou était sa sacoche qu'elle portait toujours en bandouillère? Ah oui, au rez...Elle l'avait posée sur le dossier de la chaise, avec son manteau...Elle descendit donc. Elle sentait l'odeur de l'aubergiste dans la sorte d'arrière boutique derrière le bar, et la femme se trouvait à l'étage, surement en train de s'acquitter une tache ménagère. Avodia marchait d'un pas peu assuré, mais elle tenait plus ou moins bien debout. Résolution: dès qu'elle aurait retrouvé ses affaires, elle retournerait se coucher...Ah, ça n'avait pas bougé, toujours là bas. Elle sentit l'odeur de son parfum encore bien encrée dans la pièce. Elle se maudit d'avoir balancé la fiole contre le mur. C'était idiot de sa part. Peut-être qu'il n'y avait pas beaucoup de parfum, mais il était vraimment très éfficace...Sauf sur Marneus bien sûr...Avdotia saisis ses affaires et reparti d'un pas chancelant dans la chambre. Mais elle changea d'avis. Elle sort discrètement pour voire sa jument. Cette dernière l'acceuillit d'un joyeux hénnissement. La jeune fille caressa le chanfrein de son cheval avec douceur. L'équidé n'avait pas bougée depuis la veille. Super. Avdotia fut soudain prise d'un vertige. Elle n'aurait pas du se lever...Maladroitement, elle mit un pied dans l'étrier et se hissa sur sa jument. Etrangement, cette dernière ne bougeait pas, sentait l'état faible de sa propriétaire. Avdotia était complêtement affalée sur l'encolure de sa jument, n'ayant pas assez de force pour rester vraimment droite. Et voila qu'elle sentit l'odeur si caractéristique de Marneus arriver...Manquait plus que ça...

/hrp/Tu n'est pas censé ne plus avoir de vêtement ? xD
On va dire que la femme de l'aubergiste t'en as redonné, hein ? ^^/hrp/

Marneus arriva devant l'auberge et s'arreta face à Avdotia, affalé sur son cheval.

- Décidemment, tu n'as pas bonne mine... Il y a une raison si j'ai "insité" pour que tu te repose...
De toute façon, je t'aurais transporté autre part. Mais je voulais attendre que tu aille mieux avant, histoire d'éviter de te tuer à cause du voyage...
Mais maintenant que tu es prête, autant partir... Attends moi ici, je vais payer pour la chambre. J'ai pas envie que l'on me refuse l'accé à cette auberge pour "impayé"...

Marneus paya la chambre 10 écus et expliqua à l'aubergiste qu'il emmenait Avdotia autre part, restant volontairement dans le vague.

Il retourna dans la rue, Avdotia était toujours là, sur son cheval.
Marneus prit l'animal par les rênes.

- Très bien allons-y. Je vais t'emmener dans un endroit qu'y m'appartient et que tu devrais aimer... Tu te sentiras un peu chez toi, parmis des gens te ressemblant... Un peu.

Au fait, peux m'importe que tu sois pour ou non le fait que je t'offre l'hospitalité, tu n'es pas vraiment en mesure de discuter...

Marneus jetait régulièrement des coups d'oeil en arriere pour voir si elle n'allait pas tomber ou si, tout simplement, elle était toujours en vie... Quelqu'un ayant perdu autant de sang qu'elle aurait dû rester allitée...
Un petit quart d'heure passa comme sa, à marcher dans les rues, Marneus guidant le cheval.
Marneus s'arréta devant l'entrepôt et regarda autour de lui. Personne. Il frappa donc à la porte.

- Ouvre, c'est Marneus.

La porte s'ouvrit, Marneus souleva Avdotia, puis il entra.

- Occupez-vous du cheval. Abadon, montre moi où logeait Xanthias. Il avait bien une chambre ici ?

- Oui, je t'y conduis. Elle semble plutôt mal en point...

Abadon avait jeté un regard curieux sur Avdotia, mais eu l'intelligence de ne pas poser de question. Il conduit Marneus, qui portait toujours Avdotia (celle-ci semblait se laisser faire. Sûrement parce que, de toute façon, elle n'avait pas le choix...).
Une fois arrivé, Abadon ouvrit la porte et s'addressa à Marneus.

- La clé de la porte et sur la table là-bas. Je retourne en bas.

Marneus entra et déposa Avdotia sur le lit. Décidemment, elle était plus qu'encombrante pour le moment... Marneus espérait vraiment qu'elle serait très utile par la suite...

/hrpg/ La dame lui avait donné des habits!^^ /hrpg/

A moitié dans les vappes, elle comprenait pas vraiment ce que disait Marneus. "un endroit qu'y m'appartient et que tu devrais aimer..." Ah bon? Qu'est-ce qu'il en savait après tout? "Tu te sentiras un peu chez toi" Elle n'avait plus de maison, de chez-elle depuis des années...Trois ans, au moins...Peut-être quatre...Ou cinq...Affaire de dominos tout ça. On en fait tomber un. Le deuxième tombe. Troisième. Quatrième. Cinquième...Jusqu'à ce que le dernier tombe. C'est un compte à rebours. C'est la vie. Chaque jour est un jour en moins avant la mort. Avdotia sentit sa jument marcher. Marneus la guidait. Courageux...Si elle n'était pas sur son cheval, ce dernier n'aurait jamais laissé Marneus approcher...Donc un quart d'heure passa. Mais la jeune femme s'en fichait. ç'aurait pu être deux minutes, trois heures, une semaine, elle n'aurait vu aucune différente..."Occupez-vous du cheval" Bonne chance...C'était vrai. Aussitôt que Marneus eut fait glisse Avdotia de la jument, cette dernier poussa un hénissement strident, et se cabra légèrement. Bref. Avdotia sentait que Marneus la portait dans une chambre. Décidément, c'était une manie! Peu à peu, Avdotia se sentait moins patraque. Ouai. Y'a des jours ou on ne devrait pas sortir du lit...Elle eut la force de poser une question:

- pourquoi est-ce que vous vous préocupez tant de mon sort?

Très indiscrêt. Parfaitement Avdotien...Elle n'avait eu beaucoup de tact. Enfin si, quand elle était enfant. Elle était réfléchie, pudique, timide. Maintenant, elle était impulsive...très. Trop. C'est fou comme ça changeait. Lui revint en mémoire la question de Marneus. Pourquoi avait-elle choisi assassin? Bon, c'était venu presque automatiquement. Mais pourquoi pas ça? Pourquoi pas autre chose? Elle aurait du être, au contraire, révulsée par la violence, le sang,...On lui avait arraché les yeux, tout de même! Elle avait perdu ce qu'il y avait de plus énigmatique dans le monde. un regard...Qu'est-ce qu'un regard? C'est inexplicable...Aucun mot ne peux approcher son essence étrange. Et pourtant, le regard existe...Il y a même peu de réalités qui existent à ce point...Quelle est la différence entre les gens qui ont un regard et ceux qui n'en ont pas? Cette différence à un nom: La vie. La vie commence là ou commence le regard. Avdotia n'avait plus de regard. Avdotia ne vivait pas. Elle survivait. Elle existait. Vivre, c'était avoir quelque chose, une sorte de flamme qui nous garde en vie. Avdotia en avait une. C'était celle d'une autre. La flamme de sa soeur. Elle existait pour sa soeur. Seulement pour ça...dailleurs, elle se serait laissé mourir, la veille, si elle ne s'était pas souvenue d'Ivana...Enfer et Damnation...

Avdotia entendit Marneus sortir. Elle ne savait que faire. Elle était fatiguée, à moitié inconsciente. Mais elle n'avait vraiment pas envie de dormir. Elle était tellement impatiente d'avoir des contrats! Elle réfléchissait déjà avec exitation comment elle procéderait. Elle adorait tuer. Elle ne pourrait jamais se passer d'assassiner. C'était si enivrant. Le sang. Le sang...C'était pire qu'une drogue. Le sang. Son gout. Son odeur...Ah...C'était un nectar tellement divin...TTellement enivrant. Le jeune femme frémissait d'extase en y pensant. Mais elle interrompit ses pensées. Sinon, elle devrait tuer à l'instant pour satisfaire sa soudaine pulsion de meurtre, ce qui serait impossible dans l'état où elle se trouvait. Elle reporta son odorat sur ce qui l'entourait. Il y avait du bois verni, des tapis d'orient. Aussi une odeur qu'elle aimait bien. Celle des livres. L'odeur boisée du papier, mélangée à celle de l'encre. La colle pour la reliure...Des objets plutôt luxueux...Elle ne savait pas qui avait aménagé la pièce, mais il semblait que cette personne aie des gouts très rafinés...C'était étrange pour la jeune femme. Elle n'avait jamais vécu dans le luxe. En premier, elle vivait dans une grotte avec sa soeur et sa mère. C'était parfait. Puis, elle avait vécu dans une petite pièce en tant qu'esclave, petite pièce exiguë avec une couverture pour elle et sa jumelle. Ensuite, elle avait eut une petite chambre, mais néanmoins confortable chez l'homme qui l'avait trouvée alors qu'elle flottait entre deux eaux, à moitié vivante, à moitié morte. Et après, elle avait vécu en nomade. Elle n'avait plus jamais eu besoin de dormir vraiment. Elle se contentait de somnoler, se forçant à se réveiller si elle s'endormait. Quelque chose la tira de sa rêverie. L'odeur de l'homme qui avait ouvert la porte avant se dirigeait vers la chambre. Pffff...Simple précaution de la part de Marneus. C'était embêtant...Elle n'aimait pas se sentir épiée, gardée. ça lui donnait l'impression d'être en prison...Avdotia ne bougeait pas. Elle était trop fatiguée. Elle n'arriverait pas à lutter longtemps contre le sommeil. Elle se maudissait. Elle savait qu'elle avait perdu beaucoup de sang, mais pour elle, elle aurait déjà du se rétablir. Facheuse tendance à se croire surhumaine...Pour finir, elle sombra dans le sommeil. Les rêves revenaient. Il y avait sa soeur. Marchant devant elle, tranquillement. Elle s'arrêtait et s'asseyait. Elle avait le regard vague et un léger sourire flottait sur ses lèvres. Avdotia sentit son coeur se soulever! Cette odeur si caractéristique, si magique, l'odeur tant attendue! Enfin! Elle courait vers Ivana, s'agenouillai, et la prenait par les épaules en criant de joie. Mais sa jumelle la repoussait, poussant un gémissement qui voulait dire: "Qui etes-vous? Que me voulez-vous?!" Désarroi. Peur. Tristesse. Déséspoir. Et Avdotia se réveilla. Son pire cauchemar. Et si Ivana ne se souvenait plus d'elle? Et si elle était morte? Non, impossible, elle l'aurait su...Forcément...Avdotia n'avait qu'une seule peur. De tomber dans l'oubli de sa soeur. L'oubli était pire que la mort...Bien pire...

Avdotia ne sut pas ce qui se passa, mais ce fut un des trucs les plus étrange de sa vie. Et des plus douloureux. Même quand on lui arracha les yeux, ce ne fut pas autant douloureux. Quoique...Bref. La jeune femme était sur le lit, raide, sentant au début juste une sorte de petite décharge électrique lui parcourir le corps. Elle commença à s'inquiéter légèrement. Ce n'était pas un bon signe...Et elle eut raison. Son corps commença à être parcouru de tremblement incontrolables. Elle ne sut pas pourquoi ça faisait comme ça. Successivement, elle avait l'impression qu'on la trempait dans de l'eau glaciale, puis dans du liquide bouillant.

*Heiiiin?*

Elle suffoquait, toussottait. Ses articulations craquaient. Ses muscles se crispaient au point de faire spasmer la jeune femme. Si elle eut été possédée, ça n'aurait pas été autrement. Elle avait l'impression qu'on lui cassait les os un pas un, qu'on la démembrait littéralement. Elle ne cria néamoins pas. Elle ne sut pas combien de temps dura cette horrible douleur. Quand elle reprit plus ou moins connaissance, elle respirait difficilement. Elle toussota. Elle se sentait néanmoins beaucoup mieux. Encore un mystère à éclaircir. Avant, elle arrivait à peine à avoir conscience de ce qui l'entourait, et là, elle se sentait au mieux de sa forme. Plus ou moins quoi...Par quel prodige? Mystère...Avdotia se sentit irritéeé. Elle ne comprenait pas. Elle s'assit, un peu endolorie. Elle n'aimait pas ne pas comprendre...Elle jura à voix basse, passant une main dans ses cheveux. Elle se demanda si elle avait prit son épée longue. Elle venait tout juste de l'acheter et n'aimerait pas la perdre...Elle se demanda aussi si on s'était bien occupé de sa jument...Elle détestait être chez d'autres personnes. C'était absolument gênant. Il y avait trop de choses inconnues. Trop de choses inhabituelles. Elle n'aimait pas tellement le changement de sa vie de routine...

- Mais qu'est-ce que je fous ici...

/hrpg/ Vraiment court mais bon...J'sais pas quoi écrire... /hrpg/