Un passé désormais révolu

UN PASSE DESORMAIS REVOLU

[Passé d'Algard, 2 ans avant cette ère, dans sa 19ème année]

Algard avait l'impression de se retrouver à une réunion de grandes associations d'assassins. C'était la première fois qu'il visitait une cité d'elfes noirs, et il se dit que, sous sa capuche et affichant un air sombre, il n'aurait aucun mal à se fondre dans la foule: tout le monde avait un air de tueur, arborant la plupart une dague ou une épée et avaient l'air grave. Même les enfants ne jouaient pas dans le rues comme le font les fils d'humains. Les remparts qu'il venait de franchir était bâtie d'une pierre noir comme la cendre. La place était sombre, même étant baignée dans la lumière éclatante d'un soleil matinal. Algard interrompit l'examination de la population pour se concentrer à la recherche de son client. Il lui avait donné rendez-vous à l'auberge d'Elesak. A son souvenir, son employeur avait l'air aisé et il lui faudrait donc rechercher une auberge plutôt luxueuse. De plus, son nom faisait référence au 7ème roi de Duras, qui a établi l'alliance avec les erkehs d'Arkan et qui y a fait construire les premières villes d'elfes noirs.

Algard commença donc son inspection de la ville, s'arrêtant devant chaque auberge pour tenter de trouver la bonne, déchiffrant les runes elfiques non sans difficulté. Puis, au détour d'une ruelle...

Marneus avait été envoyé là par la guilde pour faire preuve de ses qualités... En réalité, il ne devait pas en revenir... Les "entraîneurs" lui avait confié cette mission pour le punir d'avoir blessé l'un d'entre eux...

Même si ce n'était pas la premiére mission de ce genre, elle ne l'avait jamais conduit aussi loin... Et il savait que s'il tentait de ne pas la faire, il serait tué par un membre de la guilde qui le suivait depuis le début...

Sa mission était aussi simple que difficile : Trouver le noble Zaïare qui avait offensé la guilde et rendre justice... Le problème, c'est que Zaïare était plutôt puissant... Ayant déjà vu le noble une fois, il savait à quoi il ressemblait, c'était son seul avantage. Il savait aussi que Zaïare se baladait toujours avec deux hommes de main...

Alors le voilà, en terre drows, ne parlant pas leur langue, pas d'argent en poche, une dague à la ceinture et ne pouvant compter sur auncune aide...

Il avançait au caprice des ruelles, son unique chance pour le trouver de toute façon, serait de le croiser dans la rue...
Autrement dit, il n'avait aucune chance de le trouver. Alors il faisait passer le temps...

Surtout qu'il finirait par attirer l'attention des drows...
Il avait néanmoins pris la précaution de se vétir d'une capuche. Un humain en plein milieu d'une ville drow ne passerait pas inaperçu...

Cela faisait déjà un bout de temps qu'il marchait dans les rues, lorsqu'au détour d'une ruelle, il croisa un humain. Surpris, il se retourna, puis s'arreta. Sur le coup, il oublia sa mission. Qu'est ce que faisais un autre humain ici ? Se pouvait-il que se soit celui qui le surveillait ?
Marneus décida d'éclaircir tout cela, après tout il n'avait aucune chance de réussir sa mission, si il pouvait tuer celui qui le surveillait, il serait libre de partir sans craintes...

Puis il tomba face à face avec un homme, raide, qui le regardait, immobile. Il y avait une lueur de curiosité, une pointe de soupçon et un regard réservant des questions. Il était un humain et, apparemment, un humain perdu. Il ne devait pas avoir plus de 17 ans et un homme en terres sombrelfiques de cet âge n'est jamais là par hasard, ou simplement par loisir. C'était sûrement un jeune assassin qui se tenait devant lui. Mais était-il venu pour le tuer? Algard avait déjà eu affaire à des personnes voulant sa peau; la plupart étaient des assassins venant achever le travail de destruction qu'ils avaient commencé au manoir de son enfance. Algard les avait interrogé sur cette nuit de souffrance et tous les mystère l'entourant, mais ils avaient tous péri avec leurs secrets. Il espérait seulement que ce gamin ne faisait pas partie de ces assassins là; mourir devait être une belle aventure, mais si c'est la seul qu'il ait jamais vécu...

Les deux humains se toisèrent encore quelques instant... Si l'un d'entre eux avait eu l'intention de tuer l'autre, ils se serait déjà attaquer...
Marneus ne savait pas quelle conduite tenir envers cet étranger. Néanmoins c'état le premier humain qu'il croisait, et il pouvait être une aide utile... Marneus décida de tenter le tout pour le tout. Après tout il n'avait rien à y perdre...

Qui êtes vous ?

Le garçon ne devait pas être là pour l'assassiner, ou alors, il était très stupide, car il aurait demandé à sa cible qui il est. Algard décida cependant de ne pas trop avancer les risques et baisser sa garde. Il avait vécu trop d'expérience pour faire confiance à n'importe qui, surtout en ces terres hostiles:

-Je vous donnerais mon nom à condition que tu me donnes le tien, ce qui, bien sûr, m'importe peu, mais me sert surtout à taire le mien le temps d'en inventer un et à vous le faire part.

Marneus fit un pas en arrière, blessé dans sa fierté, il n'avait beau avoir que quinze ans, il n'aimait pas que l'on se moque de lui !

Je vous demandez qui vous étiez car vous êtes le seul humain à part moi dans cette ville !
Et visiblement, vous n'avez pas la conscience tranquille pour réagir ainsi, et à vrai dire moi non plus pour vous demander qui vous êtes...
J'esperais trouver de l'aide, mais visiblement j'avais tord, ou bien je me suis mal addressé à vous... Ou bien encore vous êtes celui chargé de me surveiller...

Marneus fronça les sourcils et porta la main à sa dague. Si c'était bien celui qu'il croyait, il l'attaquerai et le tuerai peu de temps après, en le frolant seulement de sa dague empoisonnée...
Il avait déjà vue le poison de la guilde à l'oeuvre et savait qu'il y aurait aussi le droit si il terminait sa "formation"... Mais pour le moment seul comptait la réaction de l'inconnue qui commençait à se faire attendre...

- Celui "chargé de te surveiller"? Tu me prends pour qui? Le jour où j'aurais besoin de faire la nounou et garder des gamins de ton genre, je ne les laisserait ni vagabonder en terre sombreselfiques, ni porter une dague aux côtés. Tu sais que c'est coupant ces objets là? Ce ne sont pas des jouets, tu risquerais de te blesser...

Il regarda le gamin, apparemment agacé mais intérieurement amusé. Il avait envie de s'amuser un peu avec cet enfant.

Décidemment cette personne se payait sa tête ! Mais au moins elle avait l'air sincére...

Tu n'es donc pas celui chargé de me surveiller ?
Et crois tu que j'ai le choix de porter cette dague et d'être ici ?
Je sais très bien de quoi est capable cette dague, et je sais m'en servir...
Et arretes de m'appeller "gamin" ! Surtout que tu n'as pas l'air beaucoup plus agé que moi...

Marneus commençait à s'énerver, cela s'entendait dans le ton de sa voix...

-Hola, du calme! Tu pourrais te blesser en provocant ceux qu'il ne faut pas! Et je te signale que c'est toi qui a engagé la conversation, et elle m'était plaisante avant que tu ne menaces. Maintenant, dégage avant que je ne me lasse de savoir que ton coeur bat encore!

Les menaces d'Algard n'iraient sûrement pas jusqu'à leur illustration par les gestes car il ne voulait pas le tuer, juste l'intimider.

Marneus lui lança un regard assassin, crispa sa main sur sa dague et resta ainsi quelques instant. Puis, il fit demi-tour et parti au gré des ruelles.
Il était vraiment hors de lui. Si il était rester un peu plus longtemps, il aurait peut-être attaqué l'autre, même si cela lui aurait couté la vie...

Marneus avait donc repris sa marche au hasard dans les rues, même si il allait plus vite que tout à l'heure...

Il avait perdu sa seul chance de sortir vivant de cette ville... Cela pouvait expliquer en parti sa réaction... Mais le fait que l'autre se soit moqué ainsi de lui, le rendait furieux. Même s'il devait bien se rendre compte qu'il était un peu pareil de temps en temps...

Marneus continuait de réfléchir ainsi, pestant contre l'homme et se demandant qui il était réellement.

Cela faisait maintenant une bonne heure qu'il l'avait laissé, il avait retrouver son calme depuis un moment, se demandant s'il n'aurait pas du insister... Mais il ne voyait pas ce que cela lui aurait apporter de plus...

La nuit tomberait bientôt, il était là depuis l'apogée, commençant à réfléchir aux meilleurs possibilité de quitter la ville sans se faire rattraper ensuite par celui qui le surveillait...

Algard venait de terminer son entrevue avec l'employeur et sortait de l'auberge, lorsqu'il remarqua que cette discussion avait duré la moitié de la journée. L'homme lui avait tout appris sur sa cible, un certain Zaïare. Il se dirigea alors en direction d'un sombre manoire et lisière de la ville. Il courait silencieusement, et ne s'essouflait pas. Personne dans les rues, parfait... Personne? Dans ce cas, qui étati cette silhouette qui le fit se cacher derrière une maison proche juste à temps?

Marneus errait toujours dans les rues, de toute façon, il n'avait rien d'autre à faire...
Il n'y avait plus personne dans les rues depuis un moment, c'est pourquoi il fut surpris d'entendre quelqu'un courir derriere lui. Il se retourna, tentant d'apercevoir quelqu'un, mais cette personne était déjà parti dans une ruelle adjacente, trop vite pour que se soit sa destination... La personne s'était plutôt disimulé... Ce qui ne présageait rien de bon pour lui...

Marneus se mit donc à rebrousser chemin, regardant dans chaque ruelle, la main sur la dague et la tension montant d'un cran à chaque fois qu'il regardait dans une ruelle...

Algard fit sortir un morceau de glace de sa gourde et le fit plat et lisse. Il vint devint les yeux d'Algard, reflétant la ruelle. Le gamin qu'il avait croisé dans la journée était là, cherchant la silhouette qui était apparue en un éclair à ses yeux.

*Pff fichu môme, il est donc vraiment obligé de se mettre encore sur mon chemin! Cette fois, il va le regretter.*

Algard était vraiment énervé, mais décida de calmer son envie de le tuer. Il voulait découvrir ce qu'il faisait ici, et comme il combattait.
Son miroir devint stalactite et fonça vers sa cible à la vitesse de l'éclair.

Marneus entendit le sifflement avant même de voir la flèche venir vers lui. Cela ne pouvait qu'être une flèche...
Il se jeta instinctivemment sur le côté et parti en roulade. Il se releva, sorti sa dague et se dirigea vers la ruelle d'où était parti le trait, lentement et aux aguets.

Une fois dans la ruelle, il aperçu une silhouette. Il continua de s'en approcher, avant de s'arreter net, surpris. Il avait reconnu l'homme de tout à l'heure...

Toi !
Tu t'es bien moqué de moi ! Tu es donc bien celui chargé de me surveiller, et de me tuer...
Sache que je ne me laisserais pas tuer sans combattre...

Marneus affirma sa prise sur sa dague et se prépara à esquiver l'attaque qui viendrait...

/hrpg/ désolé pour le retard, j'étais débordé ces temps-ci... /hrpg/

Algard avait été découvert, il devra le combattre, ce qu'il ne souhaitait aucunement, mais il en était obligé. Il se mit en position de combat, lorsqu'il réfléchit à ce qu'avait dit le gamin. Il se redressa, perplexe et demanda:

- Quoi? /hrpg/ bon, c'est le matin, j'ai pas beaucoup de motivation, ni d'imagination, ne me blâmez pas xD /hrpg/

La question était sortie toute seule. Il croyait comprendre, il songea à un gros malentendu et rit intérieurement.

Marneus commençait à douter de la conduite à suivre, la perplexité de l'autre ne semblait pas être feinte...

Ou alors très bien feinte...

Il garda sa posture défensive et lui répondit.

Tu n'es pas celui chargé de me surveiller ? Alors qu'est ce que tu fais là ?

Marneus attendit sa réponse, avant de se décider quelle conduite adopter. Si il devrait se battre ou rire de ce malentendu qui aurait pu mal tourner...

Il contempla un moment l'assassin, admirant son courage, et sa naïveté.

- Pfou, tu crois vraiment que je vais te dire ce que je fais dans une ville drow à cette heure-ci, tout en sachant que tu as un humain devant les yeux? Mais sache une chose: Je ne suis pas la nounou chargé de te garder, si c'était le cas, je t'aurais déjà tué, je ne suis pas payé pour m'encombrer d'un gamin vraiment gênant.

Il avait sortis trois shurikens. Il pouvait garder son sang froid, mais si le garçon dépassait les bornes de sa patience, il n'hésiterait pas.

Marneus regarda les Shirukens, si l'envie lui prenait de les lancer, dague ou pas, Marneus aurait du mal à les esquiver...

C'est sûrement ce qui lui persuada de ranger sa dague...

Bon, j'imagine que je peux te croire sur ce point là...

Mais bon, j'imagine aussi que tu as un contrat à honorer pour être ici...
Sache que moi aussi, et je voulais seulement obtenir de l'aide, des infos...

Marneus marqua un temps et repris à voix basse, tendu...

Ils savait très bien que je ne réussirai pas ! Ils ont tout fais pour...
Maudit entraîneur ! Pas ma faute si je me bas mieux que lui et que je l'ai blessé !
Tu parle d'une mission utile pour la guilde, veulent me faire crever ouais...

Marneus s'était mis à exprimait ses pensées, à voix basse, qu'il retenait depuis qu'il était ici, ayant déjà oublié la précense de l'autre homme.

Il avait commencé à faire demi-tour et à s'éloigner.

Il s'arrêta quelques mètres plus loin. De rage, il lança son poing gauche contre un mur, et resta ainsi un moment, tête baissé, du sang coulant lentement de ses phalanges...

- Attends...

Ce n'était qu'un murmure, mais il brisa la nuit et le silence de part le fait que son interlocuteur ne s'y attendait sûrement pas. Algard s'était pris de pitié pour cette histoire sombre et cette âme tourmentée. Algard était un assassin, mais un homme avant tout, avec un coeur qui avait gardé sa pureté d'antant, malgré tous les sangs qu'il a vu couler.

- Je peux peut être t'aider. Dis-moi qui est-ce que tu dois tuer. En échange, tu m'aideras à tuer ma cible.

Marneus sursauta en l'entendant parler, tellement sûr qu'il était parti. Marneus tourna la tête dans sa direction et l'écouta parler.

- Pourquoi m'aiderais-tu maintenant ? Alors qu'il y a à peine cinq minutes tu me menaçais de tes shurikens... Serait-ce de la pitié ? Je préfère encore me débrouiller seul qu'obtenir quelque chose de quelqu'un par pitié ou par compassion...

*Mais cette fois ci, je n'ai pas le choix...*

- Mais je ne peux pas me débrouiller seul cette fois ci... J'ai besoin d'aide... Pour savoir au moins où se trouve "Zaïare", ma cible.
Je demande juste ce renseignement, je suis capable de me charger du reste...

En entendant le nom de sa cible, Algard ne put s'empêcher d'éclater de rire. Lorsqu'il s'arrêta, ce fût pour dire ces mots.

- Allions-nous, ta cible est mienne. Par coïncidence ou par volonté, nos employeur nous ont réunis.

Il commença à marcher en direction de l'Est.

- Zaïare est un noble, nous devrions aller visiter les quartiers résidenciels.

Il était désormais heureux que l'assassin l'accompagne. Zaïare était réputé pour sa puissance est sa cruauté, c'est pourquoi de nombreux assassins cherchent sans cesse à le tuer. Il est méfiant, c'est pourquoi deux assassins ne seraient pas de trop pour cette mission.

Il regarda encore l'autre assassin. Il ne faisait aucun doute que quelqu'un l'amène à la mort en ces terres, sinon il aurait demandé à quelqu'un de plus expérimenté ou à plusieurs personnes pour le même contrat. L'apparition d'Algard ne devait pas être dans ses plans. Quoi qu'il en soit, le jeune assassin ne mourra pas cette nuit.

Marneus le regarda. Décidément, il avait bien fait d'insister...
Il aurait donc de l'aide pour cette mission, cela serait encore mieux qu'il ne le pensait...

- Allons y.

Marneus parlait tout en marchant en direction du quartier résidentiel, l'ayant repéré quelques heures plus tôt.

- Par contre, je pense que tu le sais, mais Zaïare est toujours en compagnie d'hommes de main... Il faudra sûrement s'en charger avant.
Et comment dois-je t'appeller ?

- Appelle-moi Faen.

Il réfléchit un peu, puis conclut enfin.

- Nous devrons faire preuve de prudence, mais ce sera simple. Depuis combien de temps tiens-tu une dague? Si tu t'en sens capable, tu t'occuperas des gardes pendant que j'assassine Zaïare. Tu attaqueras en premier, pour repporter l'attention sur toi, et je m'élancerais et profiterais de l'effet de surprise...

Sa me semble parfait ... Faen. J'ai toujours aimé attirer l'attention...
Cela ne fait que quelques mois que je manie la dague, mais mes entraîneurs sont d'accord pour affirmer que je la manie mieux que les autres... Beaucoup mieux...
Ce qui m'a vallu d'être ici en fin de compte...

Marneus n'était pas dupe, il sentait bien que "Faen" n'était pas le vrai prénom de cet homme, aussi il n'eu pas de scrupule à en inventer un aussi.

Et appelle moi Flipp.

Très bien allons-y, j'ai hâte que cela soit fini et de pouvoir ensuite rentrer à "l'institut". Principalement pour voir la tête qu'ils feront lorsqu'ils verront que je suis toujours en vie.

- Parfait, mais je pense que ce ne serait pas prudent d'y retourner après cette tentative. J'ai une autre proposition à te faire, mais tu devras faire tes preuves...

Algard se mit alors à courir en direction des quartiers riche. Son ombre longeait les murs à la manière du vent, fluide et rapide. il entendait les bruits de pas de celui qui dit se nommer Flipp derrière. Il continua donc sa course, ne s'inquiétant pas du rythme du garçon. Les maisons défilaient devant lui, devenant de plus en plus grandes et belles. Ils ne faisaient aucun bruit, mais c'était surtout la différence d'atmosphère qui les fit reconnaître les rues aisées. On ne sentait ni le vin répandus par les ivrognes, ni la misère aux alentours. Des légers parfums embaumaient la partie de la ville et Algard sentait qu'ils arriveraient bientôt.