En route vers la capitale elfique...

Après un marche dont la durée n'était pas du soucis du nécromancien, ce dernier se sentait assez proche d'Eliera. Désormais, il devait trouver deux choses : une caserne ou quelque chose qui s'en rapprochait ainsi qu'une nouvelle approche. Un garde l'avait laissé partir avec un simple avertissement à Eden'Faël, peu de chances de voir deux fois la même sagesse. Peut-être que dire qu'il s'était fait volé son héritage par un mage noir ou un nécromancien en profitant de l'occasion pour glisser une remarque sur ces derniers, l'idée ne semblait pas mauvaise, d'autant que cela n'entrait pas en contradiction avec la raison qu'il avait invoquée à Eden'Faël. Encore fallait-il la tester. Ce point là réglé, il ne restait plus qu'à marcher encore un peu pour atteindre la capitale.

C'était trop calme... Il n'appréciait pas ce calme relatif, de peur de relâcher sa vigilance un suffisament long moment pour être attaqué par surprise.

Le Trois-Mats à bord duquel Lorcan voyageait avait jeté l'ancre, le temps d'une halte de quelques jours.
Bien décidé à profiter de son temps libre, le jeune homme avait prit son sac, avant de s'engager sur un chemin qu'il connaissait bien :
Deux ans plus tôt en effet, il avait eu la chance de découvrir la magnifique forêt de Fähn, et du même coup, le peuple de son père biologique.
Les Elfes étaient très beaux, et incroyablement gracieux. Et comme s'ils avaient sentit que le zoothrope était en partie l'un des leurs, il l'avaient toujours très bien reçu.

Heureux de pouvoir revoir quelques amis qu'il s'était fait parmi eux, Lorcan avançait à bonne allure. Les alentours étaient calmes, très calmes, et les seuls sons qui étaient audibles étaient les chants des différents oiseaux qui peuplaient la forêt.
Alors qu'il arrivait à proximité d'Eliera, il avait été prit d'un doute quant à la direction à suivre...
Heureusement, le bruit des sabots d'un cheval léger avait faiblement retentit derrière lui.
En se retournant, le jeune semi-elfe avait fait face à un superbe petit cheval elfique, qu'il avait respectueusement salué, avant de lui demander s'il voulait bien lui rappeler la route de la capitale.

La bête était intelligente, très intelligente, et même si le jeune homme n'avait pas eu la capacité de converser avec, elle l'aurait sans doute comprit.
Invitant le bipède à le suivre, l'équidé s'était mit en marche de son pas élégant.
Au bout d'un court moment, il s'était brivèvement arrêté, avant de renâcler : Ils n'étaient pas seuls...
Posant une main sur son encolure pour l'apaiser, Lorcan l'avait convaincu de continuer, avant d'aperçevoir un homme à l'allure étrange, qui semblait nerveux...

Il entendit des bruits tout d'abord, un animal vraisemblablement mécontent. Morazgat se tourna vers l'origine de ce bruit et vit un cheval accompagné d'un homme. Encore? Décidément les forêts n'étaient pas les endroits calmes qu'elles semblaient être. Le nécromancien ne s'attarda pas vraiment sur le cheval, préférant observer cet homme. Ce dernier eû put être qualifié d'élégant, gracieux ou beau, une courte queue de cheval servait de coiffure à ses cheveux roux, une dent pointue pendait à son oreille. C'est là que le nécromancien remarqua que cette dernière était pointue : sans doute un demi-elfe.

Il ne savait pas depuis combien de temps ils l'avaient remarqué ni quelles étaient leurs intentions, Morazgat décida donc de faire comme il avait pris l'habitude, parler en premier tout en étant prêt à réagir au moindre faux mouvement :

«Excusez-moi voyageur, je suis en route pour Eliera, mais je crainds être légèrement égaré.»

Alors que le cheval se méfiait du nouveau venu, Lorcan avait apprit qu'il était mauvais de se fier aux apparences, si bien qu'il affichait un air totalement détendu.
Lorsque l'inconnu lui avait adressé la parole, en annonçant qu'il cherchait Eliera et qu'il s'était sans doute égaré, le jeune homme lui avait adressé un sourire, avant de le saluer, et de prendre la parole :

- Je me rend aussi à la capitale, voulez-vous que nous fassions un bout de chemin ensemble ? Le guide qui m'accompagne est infaillible !

Après avoir laissé s'écouler un court instant en silence, le semi-elfe avait brièvement détaillé son interlocuteur, discrètement, afin de ne pas paraître impoli : Son apparence était proche de celle d'un cadavre, et ses cheveux avaient une teinte étrange. Pourtant, son visage semblait relativement avenant, bien que peu visible...
Finalement, tandis que le destrier elfique reprenait sa marche, Lorcan avait reprit :

- Lorcan Hope. Qu'est-ce qui vous amène en territoire elfique ?

Celui-là au moins ne se méfiait pas de lui comme de la peste, ou il cachait bien son jeu. Les circonstances n'étaient pas les mêmes non plus. Mais il avait encore un guide alors qu'il n'en avait pas besoin, à la différence que celui-là ne le faisait pas par méfiance, du moins au premier abord. Ce cheval ne semblait pas apprécier le nécromancien, quoi de plus prévisible? Mais comme le sang-mêlé lui proposait amicalement de l'accompagner, Morazgat ne pouvait pas refuser. Il se contenta d'un hochement de la tête en signe d'acquiescement.

L'homme encapuchonné les rejoingnit alors qu'ils commencèrent à déambuler. Le demi-elfe se présenta avant de lui demander la motif de sa venue en ces lieux.

*Sans doute vient-il d'ici... Il n'a pas l'air moins vagabond que le Synovar mais si je lui réponds de la même façon il serait sans doute tenté de croire que je viens pour des raisons qui ne sont pas les miennes également. Éviter de parler de Bien et de Mal paraitra sans doute plus naturel, candide.*

«Yskor (le "y" se lit "u", comme en latin). Je viens chercher quelque informations pour une affaire d'héritage volé, le miens en l'occurence.»

Pourquoi ne pas avoir dit qu'il s'appelait Morazgat? Tout simplement parce que ce dernier était mort, officiellement. De plus, Yskor n'existant pas au pire, difficile de le retrouver avec ce nom, au mieux un homme portait ce nom et un incident pouvait lui faire gagner un peu de temps en cas de besoin.

A mesure qu'ils avançaient, le cheval semblait de plus en plus nerveux... L'inconnu s'était à son tour présenté, disant se nommer Yskor, et être à la recherche d'informations au sujet de l'héritage qu'on lui aurait dérobé.
Affichant un air compatissant, Lorcan avait simplement répondu :

- Eh bien, j'espère que vous trouverez ce que vous êtes venu chercher...

Après quelques minutes d'une marche plutôt silencieuse, les deux hommes étaient arrivés en vue d'Eliera, la sublime capitale elfique.
C'est ce moment qu'avait choisit l'équidé pour prendre congé du sang-mêlé, à présent qu'il avait accomplit sa mission. Mais avant de disparaître dans la forêt, il avait collé son museau contre le dos de ce dernier, avant de le mettre en garde : L'étrange voyageur dégageait une aura malsaine...

Si le semi-elfe était d'ordinaire amical et décontracté, il n'était pas stupide, loin de là : Il saurait sentir le danger si celui-ci montrait le bout de son nez, et réagir en conséquence...
Il était désireux d'établir son propre jugement sur le compte de son interlocuteur avant de se permettre de lui mettre une étiquette : Et pour l'heure, rien ne lui permettait ni d'affirmer qu'il était habité de bonnes intentions, ni qu'il souhaitait nuire aux elfes ou à lui même...
Une fois à l'entrée de la ville, il s'était arrêté, avant d'annonçer :

- Nous y voilà !

Morazgat ne répondit pas : comme à Eden'Fael, il n'y avait aucun espoir véritable à avoir là-dessus. Mais comme il se plaisait à penser : sans preuve empirique, même la plus fondée de ses spéculations ne pouvait être dite vraie. "L'acquis de conscience", tel était le nom que lui donnaient ceux qui l'appliquaient.

Le voyage fut rapidement fini, pour cause que son intuition s'était révélée exacte : l'endroit de la rencontre n'était pas vraiment loin de la capitale Elfique. Après un cérémonial court mais relativement soupçonnable du cheval, ce dernier s'en alla. Quelle était la meilleure chose à faire? Faire croire à Lorcan qu'il interprétait ce geste comme étant amical, ce qui dans un sens n'était pas entièrement faux, ou faire semblant de n'y prêter aucune attention? L'homme à l'allure sinistre opta pour la seconde, peut-être n'y avait-il ici aucune raison de s'inquiéter même s'il en doutait fortement. Rien n'indiquait chez Lorcan de mauvaises intentions, mais son maître non plus n'en avait décelé aucune de sa part...

«Parfait, répondit-il à son accompagnateur.»

Morazgat marqua une pause : il parlait beaucoup depuis quelques heures alors qu'il n'en avait pas vraiment envie. Après une bonne inspiration, il se résigna à reprendre la parole :

«Et vous qu'êtes vous venu faire à Eliera?»

L'approche était assez différente que celle qu'il avait employé avec le Synovar. Dire à ce dernier que l'affaire ne le concernait d'aucune façon avait eu l'effet inverse de celui désiré, sans compter la stupidité qu'il avait eue en montrant sa suspicion avec l'appel des gardes. Morazgat avait donc dit son mensonge plus tôt, en restant relativement vague. Par contre, le nécromancien allait devoir éviter de montrer le moindre signe de son manque de confiance, ce qui allait sans doute se révéler plus difficile...

(Je te laisse créer un sujet à Eliera. ^^)